Une hostilité montante est soudain observée en direction de l'aéronautique. Une humeur très injustifiée issue d'adversaires qui manquent réellement d'informations techniques et économiques pertinentes. Mais pas d'humeurs peu contrôlables.
- KELEREPUS, 28 août 2022. - Une info en partage avec DVSM - Il est probable que, comme certains éprouvent une haine à l'égard de l'automobile, d'autres se supportent pas ce qui vole. Tout en ignorant visiblement les avantages très conséquents de l'avion, dans sa condition de transport en commun, notamment sur le ferroviaire. Mieux vaut ne pas s'étendre sur ceux qui, depuis peu, veulent interdire les jets privés, et sans doute accompagner la mise au chômage du personnel du constructeur des Falcon (Dassault Aviation), un puissant exportateur français, tant pis... Cette haine de ce qui passe pour un transport de luxe démontre un émotionnel débordant, de la catégorie de ceux qui ne se raisonnent pas. Parallèlement, depuis quelques saisons, a aussi été proposée, frôlant la mise en pratique, de mesures supposées écologiques pour limiter l'utilisation de l'aéronef quand un trajet terrestre de deux heures environ existe. Ok, il faut remplir, éventuellement par la force, l'éventuel train-train qui se fait peu rentable. Là encore, une détestation plus catégorielle nourrit cependant cet élan, qui n'est pas sans rappeler ce slogan d'un responsable d'association résumant par "Non au train des riches" son opposition au projet de liaison entre Paris et Roissy-CDG. Comme si, chaque matin, les cohortes de voyageurs préparant un aller-retour professionnel dans la journée à une distance d'une à deux heures de vol étaient des milliardaires se la coulant douce aux frais possibles de la collectivité. En fait, ce sont des personnes qui éviteront d'avoir à passer une nuit d'hôtel dans leur lieu de destination, et auront ainsi gagné à la fois du temps (de l'argent, pour l'entreprise, ce n'est pas négligeable) et de la vie de famille.
Il reste que les avions modernes ont des consommations par kilomètre et passager nettement plus compétitives que celles des automobiles. (Et à comparer aux 14000 chevaux qui, par exemple, emmènent les 400 tonnes d'une simple rame TGV Est ; à vos calculettes...). Toutefois, une bilan économique ne peut s'arrêter là. Pour une ligne de chemin de fer, deux postes de dépenses sont particulièrement lourds. Le premier est celui de la construction de la ligne, qui démarre avec des études longues et lourdes, puis des acquisitions foncières, avant de créer concrètement la ligne. Puis, viennent les charges d'entretien et et maintenance, aussi lourdes qu'incompressibles, et qui seront à assumer jusqu'à ce que la ligne soit fermée. En France (et dans d'autres pays) on ne compte plus ces lignes anciennes, parfois d'un âge ayant dépassé le siècle, devenues notoirement sous-exploitées, et qui plombent les comptes des opérateurs. Cela sans toutefois oublier des lignes modernes, à grande vitesse, qui ne sont pas arrivées à leur point mort, et ne l'atteindront peut-être jamais. En revanche, lorsqu'un entrepreneur, grosse compagnie ou petite structure, souhaite lancer une liaison aérienne nouvelle, il lui faut acquérir un ou des avions. Et décoller, en utilisant les équipements existants de la navigation aérienne. S'il parvient à équilibrer ses comptes, tout va bien. Dans le cas contraire, il renonce, revend le ou les avions, et ne laissant aucune autre dépense à assumer, aucune voie, aucun passage à niveau, aucune installation de caténaires... Dans tout bilan, il importe de ne laisser aucun élément comptable dans l'ombre... Ce qui n'est naturellement pas une remarque désobligeante pour le ferroviaire. La bonne complémentarité (avec également la route) reste la meilleure formule, loin de toute hostilité des uns envers les autres.