AERIEN : les images d'un rêve qui s'est transformé en insuccès, pour le pas dire "flop"...

Sur les Champs Elysées, il y a 21 ans, le très gros porteur de la famille Airbus est la vedette inattendue d'un événement révélateur de toute une époque.

- KELEREPUS, 9 juin 2022. Peut-on trouver plus symbolique que ce moment festif dont toutes les perspectives joyeusement optimistes se sont évaporées...? L'ex "XXX", projet du groupe Airbus devenu 380 apparaît dans cette première se déroulant le 26 juillet 2001, sur la plus belle avenue du monde. Arnaud Lagardère et  Richard Branson sont là, en personne. Portée par la vague euphorique de l'an 2000, et un courant de croissance puissant, le grand magasin de disques se place sous les couleurs (franchise bien ficelée à l'appui) du groupe britannique, devenant ainsi le "Virgin Megastore". C'est l'heure du DVD, du CD audio dans toute sa splendeur, des premiers écrans plats pour la télévision. Comme le gros avion, tout semble porteur. Mais depuis, la dégringolade a frappé fort. Avec le smartphone, Internet, et l'ensemble du monde numérique, rien ne ressemble plus à ce qui caractérisait cette époque effervescente. La musique en ligne a fusillé le marché du disque, et avec lui, la plupart des points de ventes et rayons spécialisés. Le grand bâtiment, un moment convoité par le groupe allemand VAG (depuis piégé dans le "dieselgate") qui a finalement renoncé, est aujourd'hui occupé par les Galerie Lafayette. Et l'avion...?

A cette époque, les liens entre le groupe Lagardère et Airbus étaient d'actualité. Richard Branson, qui a développé Virgin Atlantic, songe et émet la quasi promesse d'utiliser le bel appareil sur ses lignes aériennes, lequel effectuera son premier vol le 27 avril 2005). Hélas, ce gros porteur, contrairement à ce que l'on pouvait encore croire, arrive bien tard, trop tard. Il suffit de songer qu'en 1969, (32 ans déjà) sur le seuil de la piste 25 du Bourget, à l'occasion du salon de l'Aéronautique et de l'Espace, se profilait l'impressionnante silhouette du Boeing 747, venu se montrer pour la première fois. Sauvés par des commandes très importantes de compagnies du Proche-Orient, le débuts du 380 ne seront pas suivis de ce qu'il faudrait de ventes pour concrétiser un vrai succès. Rapidement les exploitants de ce géant du ciel vont se retrouver face à une métamorphose des liaisons aériennes. Il faut plus d'avions, moins grands, pour répondre à des attentes plus précises et pointues des voyageurs. Alors que doucement, se constate l'absence de nouvelles options, les compagnies relèguent les avions. Même ces Etihad et autres proches orientales. Airbus 380, démonstration d'une simple réalité : après l'heure, ce n'est plus l'heure. (Rappelons que lorsque le 747 est arrivé, se poursuivait à grands frais le développement du Concorde. De la pertinence des projets conduits en hauts, trop hauts lieux pour cerner les bonnes réalités).