L'Hexagone fut de presque tous temps aussi fauché que sous-équipé. Le petit écran n'avait pas échappé à cette incorrigible habitude.
---
- KELEREPUS, 29 avril 2022. Si les personnalités capables de doter des meilleurs adjectifs notre télévision nationale n'ont jamais manqué, la réalité concrète fut surtout celle d'un interminable cheminement vers un équipement digne d'un pays moderne. Ceci se plaçant dans une tradition plus que coutumière pour les infrastructures françaises. Il aura fallu plus de 30 ans pour "boucler" le boulevard périphérique parisien, tandis que la progression vigoureuse du parc automobile s'est accomplie dans un manque criant d'autoroutes et de voies rapides. Au milieu des années 1970, des entreprises devaient attendre deux ans pour que leur soit installée une ligne téléphonique. Les exemples de cette lenteur maladive pourraient être multipliés presque à l'infini, et la télévision n'est pas passée à travers les gouttes de cette incessante pluie de retards. La couverture du pays, amorcée juste après guerre avec une seule et unique chaîne, il aura fallu attendre le début des années 1980 pour que le développement d'un troisième réseau (3ème chaîne) commence à avoir une présence significative. En 1964, les JO de Tokyo furent l'un des accélérateurs dans le taux de possession des ménages en récepteurs. Dont les motivations étaient alors amplifiées par la création de la seconde chaîne (devenue France-2), appelée à être en couleurs dès 1967. Mais si Paris et les grandes métropoles furent relativement bien servies, pour l'ensemble du territoire, ce fut quand même un fort long parcours. Dans cet article (photo) de l'Almanach de Télé 7 Jours de 1965, aucun mystère n'est fait sur l'attente qui se prolongera encore pour de nombreuses régions. D'ailleurs, bien informée, la rédaction de ce magazine extrêmement populaire soulignait que, fait imprévu, des attributions de budgets avaient de surcroît été reportées, et que pour un certain nombre de villes, il y aurait une attente un peu plus longue que prévu.