L'AUTOMOBILE ELECTRIQUE, attention au poids excessif d'une transition mal réfléchie...!

​Reconnaissons-le, les poids cachés peuvent parfois se révéler très indigestes. La réalité sur la propulsion électrique pour la route est-elle aussi pertinente que certains l'affirment...? 

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- KELEREPUS, 28 avril 2022. Par la voix de l'un de ses éminents commissaires, on apprend que l'Europe devrait bientôt produire les moteurs thermiques les moins polluants du monde. Une affirmation assez peu médiatisée mais qui, pourtant, apporte une réconfortante bouffée d'air frais. Elle démontre que le thermique n'a pas dit son dernier mot et que, comme ce chien que l'on accuse de la rage pour le noyer, le moteur à explosion n'est pas encore mort et enterré. Tout en indiquant que la poursuite des travaux de R&D dans l'industrie est réelle. et promet d'en réduire les impacts indésirables encore plus qu'ils ne l'ont déjà été. Loin d'aller à l'encontre des attentes écologiques, cette persévérance apporte des arguments qui devraient peser lourd dans la balance lors de l'ultime instant d'une bascule totale et sans retour dans la stratégie du seulement voltaïque. L'une des contraintes relativement peu connue (certains, moins tolérants, diront "adroitement laissée dans l'ombre") des automobiles électriques provient en effet du poids (en bon respect d'un juste vocabulaire technique, il faudrait dire "la masse") des batteries. Sur certains modèles Tesla, par exemple, cette masse est si élevée qu'elle revient à transporter en permanence l'équivalent de 5 à 8 personnes (n'affichant pas plus de 75 kg sur leur balance préférée). Par un hasard découlant d'un classement par pays et ordre alphabétique de ses rubriques, l'édition 2021 du numéro historiquement (et excellent) baptisé "Spécial Salon" de l'Auto Journal, Tesla se retrouve au voisinage immédiat d'Aston Martin. Aïe...! Comment ne pas succomber aux envies de quelques comparaisons...?

Pour rester dans des (presque) proportions techniques relativement cohérentes, portons un regard sur le joujou d'Elon Musk, le modèle X de Tesla (96.700 euros avant inflation). Sa mécanique affiche une puissance de 422 CV, lui permettant de franchir le "0 à 100 km/h" en 4,6 secondes, et de se propulser au maximum à 250 km/h. Décoiffant...! Sauf que... Comparons avec l'Aston Vantage Coupé (150.000 euros). Côté moteur, l'anglo-saxonne (1) dissimule sous son capot un V8 de 4 litres de cylindrée, développant 510 CV à 6000 tours, assez pour couvrir le 0 à 100 en 3,7 secondes et de croiser (ne le dites pas aux gendarmes) à 314 km/h. Venons-en aux parallèles qui heurtent le bon sens. L'Aston Vantage Coupé pèse 1530 kg, la Tesla accuse 2533 kg, soit une tonne de plus...! Un surpoids dont les responsables sont les batteries qui devraient, pour tout observateur de bonne foi, soulever un brin d'émotion. Avec son réservoir de 73 litres et sa consommation moyenne de 11 litres aux 100-km (plutôt à 135 qu'à 314 km/h), le passage à la pompe intervient vers 600 km, la fascinante britannique entre dans les usages "courants" d'une auto classique. Sa concurrente américaine nourrie au Li-Ion est à court d'énergie dès 507 km, si toutefois les phares et le chauffage veulent bien se limiter à un usage des plus discrets. La recharge complète est estimée par le constructeur à... 35 heures (ou seulement 15 minutes pour... seulement 179 km avant une nouvelle panne sèche). Ah... au fait, cette panne sèche...! Avec la britannique, si une coupable étourderie y a conduit le conducteur jusqu'à une ultime goutte, il lui suffira d'un peu d'auto-stop ou de se contraindre à un revivifiant jogging, un "p'tit bidon" bien en main jusqu'à la pompe la plus proche. Avec l'américaine et ses solos de batteries, à part le dépannage par plateau, peu de solutions viennent à l'esprit. Interrogé à ce sujet, un porte parole de Tesla avait expliqué à un média que la batterie du modèle S était supposée "conçue pour répondre aux besoins quotidiens de conduite comme pour de longues distances en voyage." Voyage, longues distances, longues distances... voire... Qu'est-ce qu'une "longue distance"...? 

- 1 : La légendaire marque britannique a connu divers propriétaires. Depuis le Brexit, elle est tombée dans le périmètre d'un investisseur américain qui l'a, entre autres initiatives, fait revenir à la Formule 1.

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