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Mais que s'est-il donc passé pour que des bambins se prennent d'une passion pour ce qui n'était peut-être pas qu'un jouet...? 

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- KELEREPUS, 1er février 2022. Certains ont historiquement dit "bizarre". Ici, c'est plutôt "soudain" qui joue le rôle de terme accrocheur. Vous avez-dit "soudain"...? Nous avons écrit "soudain"... Oui, parce que dans les années 50-60 du XXème siècle, le train n'en est pas à ses balbutiements. Dans les années 50-60 d'un siècle plus tôt, il sillonne déjà la France, réveillant les régions, mais arpente aussi les terres de sa Gracieuse Majesté, Victoria bien sûr (Victoria Station évoque sans doute quelque chose...), et les immenses territoires, de la côte Est à la Californie, sur les jeunes Etats Unis d'Amérique... Bref, dans les années de l'après-guerre 39-45, ce mode de transport n'est pas nouveau. Et il a déjà suscité l'émergence d'un courant jouet et modélisme à ne pas oublier. Mais les férus du fer d'aujourd'hui, aux tempes souvent grisonnantes et ne sachant plus comment caser autant de bougies sur leur gâteau d'anniversaire, n'ont pas puisé leur dada aux sources d'un chemin de fer d'une époque que les moins de 80 ans n'ont pas pu connaître. Alors, quel phénomène, quelle onde de choc, quel ouragan porteur d'envies a bien pu s'abattre sur une génération de gamins en blouses grises et culottes courtes...? Ceux que l'on voit jouer dans les rues de Gentilly, sur les photos de Robert Doisneau...

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L'environnement, toute une époque, M'sieur...! Car justement, l'après-guerre mélange un réveil, une vague de "neuf" que la lourde et onéreuse reconstruction d'un pays démoli impose. Triste à dire et bien connu, les conflits armés sont aussi des propulseurs puissants, voire violents, pour les techniques, pour ce que les contaminés au franglo-américain baptisent de ce barbarisme, la "technolo-dgie". En français, "technique" suffit largement pour décrire ce que ces années d'après conflit métamorphosent. Le train n'y échappe pas, même miniature. La précision dans les outillages autorise des créations de modèles réduits fonctionnels aux dessins très proches de la réalité, dans cette échelle un peu nouvelle et plus compatible avec la table de la salle à manger, le HO (1/86ème). Voilà de quoi frapper les neurones de cette vague énorme de bambins (baby-boom) qui souvent, lorsque la cloche sonne et que l'école est finie pour quelques vacances, vont rejoindre, en train, les grands-parents à Nantes, Nevers, Nîmes, Nantua... enfin, en province, les parents étant "montés" à Paris (et dans sa région) pour y trouver un bon boulot. Parce qu'en province, la ferme, la Poste, la mairie, ce n'est pas Byzance...

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Dès lors, le train, qui tend à se propulser de plus en plus souvent électriquement, n'est plus seulement ce mode de transport techniquement en plein progrès. C'est aussi le début des vacances, les cahiers au feu et la maîtresse au milieu. Les papas sont étrangement (?) un peu fascinés aussi, parce que le train, c'est la génération qui bouge, et imprime son style, parfois luxe ou presque. Veut-on vanter les atouts d'un pantalon en Tergal...? On le met en vedette dans une publicité en recto face texte dans Jours de France ou Paris Match, porté par un "câââdre" qui monte dans un Trans-Europ-Express. L'avion n'a pas encore volé la vedette au rail, en Europe (alors qu'aux US, il se met à supplanter sans ménagement les confortables voitures des puissantes compagnies). Mais ici, les trains sont des étoiles, des romans, des divinités. Le Mistral, le Bourbonnais, le Cisalpin, l'Etendard, le Capitole... C'est quand même plus générateur de songes enjôleurs que de quasi pitoyables Ouigo ou autres, fruits d'un rikiki marketing qui croit que le succès d'un moyen de transport ne réside plus que dans un "low-cost" en ligne sur SNCF-Connect (même pas français)... Non ? En somme, dans ces 30 glorieuses qui s'amorcent, c'est bien plus qu'une mode, nettement plus porteur qu'une tendance. C'est une véritable ambiance (on ne va pas aller jusqu'à oser "atmos-fer" -par ailleurs marque commerciale déposée-) qui mêle le enfants, plutôt les garçons, et les parents, plutôt les papas. (Désolé, il ne s'agit pas d'un sexisme, mais d'une constante qui souligne un penchant plutôt masculin pour le technique, et féminin pour le domestique.) Le terrain est fertile pour les enfants, qui ne cherchent qu'à jouer, et les papas, qui sont "dans leur époque". 

Jouer...? La preuve. Sur ce transformateur au look célèbre (plusieurs versions existent), on ne parle pas de "volts", de + ou de -, mais de "avant - arrière" et le cadran est gradué en vitesses. 50, 100, 140 km/h etc..

Le terrain est fertile pour que se développe une filière jeune et dynamique, une distribution spécialisée. Dans le Passage du Havre, près de la gare Saint Lazare, à Paris, "La maison des trains" donne la réplique au "Pélican", alors que rue de Lyon, "Chez Froment" cultive le rail tout comme ce spécialiste en matériel de camping de la rue de la Roquette qui a doucement mais clairement pris le virage vers ferroviaire pour ne plus que vendre de ce modélisme sous son enseigne, Clarel. Ils ne sont pas les seuls, ni dans la capitale, ni en province, ce que rappellent Contesso (Nice), le Petit Train Bleu (Lyon, enseigne qui existe toujours), etc. Evocation très brève d'un univers qui a grandi, a "tourné" vigoureusement pendant au moins deux décennies, et a doucement perdu bien des étoiles pour ne plus laisser que de fines traces que seuls (ou presque), les adeptes de ces années lointaines savent retrouver. Bien sûr, ce survol d'un grand moment du petit train est presque caricatural, tant il "oublie" des milliers de détails. Détail...? Le mot clé est arrivé. Les détaillants n'ont pas réellement trouvé leurs successeurs. C'est une autre histoire, et une autre page de cette longue et riche Histoire. A suivre, de temps en temps, sur les pages de KELEREPUS. 

 

 

Tag(s) : #- ACTUS, #- Train, trains...
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