Tous ceux qui aiment le rail ne peuvent qu'apprécier ce maillage à découvrir dans le parc de la Poudrerie Nationale de Sevran (Seine Saint-Denis).
- KELEREPUS, 16 février 2022. Où...? En banlieue nord-est de la région parisienne, très accessible (voir ci-dessous). Non seulement cette ville (un peu plus de 50.000 habitants) a eu comme citoyen résident durant une dizaine d'années (1879-1889) le savant suédois Alfred Nobel (inventeur de la dynamite), mais elle a aussi accueilli sur son territoire la poudrerie d'abord qualifiée d'impériale, puis de nationale. Dans cet univers qui est une partie non disparue de l'ancienne Forêt de Bondy, la fabrication des poudres pour les canons de l'armée a profité d'un espace où les lieux consacrés à diverses opérations pouvaient être séparés les uns des autres, pour d'évidentes questions de sécurité. Pour véhiculer tout ce qui devait l'être, fut installé tout un maillage en voie étroite (60 cm) en cohabitation avec des voies "normales" (1,435 cm, écartement des chemins de fer), le site ayant été relié au réseau nord (ligne Paris-Hirson, aujourd'hui également RER-B branche de Mitry-Mory).
Des appareils de voies sont encore bien visibles, mais non fonctionnels.
A la fois site classé, réserve naturelle aussi bien versant flore que faune, ce parc n'est plus qu'une vaste "friche" sur le plan industriel, périodiquement confronté à de complexes recherches de moyens de subsistance. La voie ferrée évoquée n'est pas la seule curiosité à découvrir. Des bâtiments, petites stations et halles, ancien local d'une machinerie productrice de vapeur entraînant des systèmes de transports animés par des filins aériens... La liste est impressionnante (sans oublier le Musée des Poudres, contigu, pas toujours ouvert aux visites). La voie et les appareils (aiguillages, plaques tournantes...) ont été intégrés à un sol cimenté permettant aux randonneurs (à pied ou à vélo) de circuler , éventuellement durant des heures, sans se prendre les boyaux (des roues de bicyclettes) dans les pièges ferroviaires bien connus. Au prix, hélas, d'une condamnation du rail pour le rail, et des rêves de ferrovipathes de faire rouler des convois en vrai de vrai. Tentations à réprimer.
Comment y aller...? Le parc est situé sur le rive gauche du Canal de l'Ourcq, longé et traversé par la Piste de l'Ourcq, ce qui veut dire qu'un des moyens les plus toniques pour s'y rendre depuis Paris est tout simplement cette piste cyclable partant du port de la Villette, et au prix d'un trajet sans aucune côte (excepté quelques petites rampes de ponts) et aucune route à traverser. Autre itinéraire, le RER-B, de la Gare du Nord à la gare de Sevran-Livry (attention, ne pas prendre une rame allant à l'aéroport Roissy-CDG). Puis, un peu de marche à pied, en longeant notamment le golfe de Sevran (véritable parcours d'initiation et de pratique de ce sport). Une fois au parc, chacun pourra admirer depuis le pont franchissant le canal la très captivante vue (photo ci-dessus) avec, pile dans l'axe de la voie d'eau, le Sacré Cœur, à 17,66 km !