Il "passe" un jour, on s'en rappelle toujours... Qu'il s'agisse d'une grande vedette dans une salle de légende, d'un président en campagne, d'un lièvre à toute vitesse dans un champ, d'un rapide qui va bon train...
- KELEREPUS, 25 janvier 2022. Si la locomotive ne crache pas les onctueux panaches d'une fumée qui agacerait les écologistes, pauvres impassionnés à en pleurer, la splendeur des voitures ne peut que soulever l'admiration. Que ne s'arrête-t-il pas, ce convoi surgissant des ténèbres, pour qu'au moins, on puisse se remplir les yeux du spectacle de ce qui est devenu presque aussi inapprochable que les fantasmes de l'ultra haute techno"lodgy"...! (A voir en vidéo ICI, ou en cliquant sur la photo ci-dessus). Même pas une halte, juste l'instant de remplir d'une gaine éclaboussante un fil de l'eau désormais remplacé par un fil électrique. Les horloges sur le quai indiquent environ 2H20, bien après minuit, ce qui est très normal, un train de nuit ne circulant pas, en principe, de jour. Au service en 2021, le train va d'Amsterdam à Venise, en passant par Bruxelles et Paris. De nuit n'est donc pas l'expression adjectivante la plus adaptée à celui qui démarre forcément en plein jour d'un pays célèbre pour ses fromages et ses moulins à vents et, heure d'été aidant, fait admirer à la lumière du soleil, à 21h40 quand il entre en gare de l'Est à Paris, tous ses menus détails, jusqu'aux roues à flancs blancs se ses bogies... plutôt modernes.
L'Orient Express entre en gare de l'Est à Paris, en juin 2021.
A partir d'ici, l'autorisation d'une certaine vérité peut-elle être accordée...? Attention, elle ne doit surtout pas dissoudre le rêve à la manière d'un comprimé effervescent tombé dans un verre de gros plan nantais cherchant à donner l'illusion d'une coupe de Champagne ou d'un gouleyant crémant. Comme l'explique Clive Lamming, le meilleur spécialiste et connaisseur incontesté du chemin de fer, rarement un train aura été l'objet d'autant d'inexactitudes, mais est-ce bien grave...? (lire ici, juste pour le plaisir de savoir) N'en est-il pas de même à propos de l'épopée de Roland à Roncevaux, ou de celle d'une Pénélope tricottant et détricottant en boucle...? Historiquement, l'erreur va bon train sur le convoi qui se glisse sans bruit dans le sommeil colmarien. Mais le rêve, c'est bien fait pour la nuit, non...?
Ajoutons que cette exploitation commerciale d'un train indissociable de pages d'histoire et de monuments littéraires et cinématographiques, qui peut certes soulever quelques critiques, a pourtant permis de mener à bien des restaurations de matériels et de ce fait l'intervention de corps de métiers que le commun du quotidien ne permettent plus de maintenir. C'est un trait commun à de nombreux univers de collection chers à KELEREPUS (automobile, aérien, musique, bateaux, etc.) qui existent notamment grâce à des personnes qui ont les moyens d'en assurer le financement.