Rien ne va plus dans le créneau des batteries. Les concurrences ferraillent pour un marché colossal en perspective. La technique Li-Ion en ligne de mire...
- KELEREPUS, 10 décembre 2021. Qu'on ne s'y trompe pas, mettre de l'électricité dans un récipient pour s'en servir à tout moment n'est pas une manœuvre facile. Grande nouveauté technique de la fin du 19ème siècle, elle était peut-être qualifiée de fée, mais pas pour autant de particulièrement docile. Outre la pile, création en 1867 d'un certain Leclanché (Georges), hélas destinée à la poubelle sitôt épuisée, la batterie -donc rechargeable- a occupé les chercheurs de longue date. Finalement repoussée jusqu'à l'interdiction pour le public, les versions au cadmium-nickel (ou Ni-Cd) avaient vu le jour en 1899. Si le cadmium pollue, son mariage nickelé n'est pas le pied, surtout car son effet mémoire en réduit la capacité au-delà de toute résistance à l'agacement. Mieux, mais pas encore parfait, le Ni-Mh (nickel hydrure métallique) a vite ployé sous une domination prometteuse après une adoption momentanée dans la vie numérique courante. Mais sur la route, elle est l'objet de toutes les concurrences possibles, désormais essentiellement par ambition. Dans la bataille, il sourd une sorte d'émulation inter-industries et un peu aussi inter-continents.
Nous voici à présent dans le concret, avec une initiative à au moins trois entités, et de ce fait près d'une vingtaine de marques d'automobiles implantées en Europe et aux USA, avec le groupe Daimler (donc Mercedes) et celles du groupe Stellantis (dont Peugeot, Citroën, DS, Opel, Chrysler, Fiat, Dodge, Jeep, Alfa-Romeo, Lancia, etc.). Les voici entrées en partenariat de développement avec la firme américaine Factorial Energy. Basée à Woburn, dans le Massachusetts, cette société spécialisée dans le sujet qui nous intéresse a mis au point des batteries solides révolutionnaires (photo ci-dessus) qui offrent une autonomie par charge de 20 à 50 % supérieure, tout en apportant une sécurité accrue et un coût équivalent à celui des batteries lithium-ion classiques. Sa technologie exclusive dite FEST (pour Factorial Electrolyte System Technology) s’appuie sur un matériau d’électrolyte solide, qui permet d’obtenir des performances sûres et fiables avec des matériaux cathodiques et anodiques de haute capacité. Son électrolyte a été mis à l’échelle avec succès dans des cellules de 40 Ah, fonctionne à température ambiante et peut même utiliser la majorité des équipements de fabrication de batteries lithium-ion existants. Nous n'en sommes sans doute qu'au début d'une bataille intense et longue. D'autant qu'en dépit des conséquences négatives souvent soulignées par ce virage de l'auto vers les électrons, probablement au moins en partie irréversible, cette migration ouvre la voie à des marchés d'ampleur.