Les passionnés des ondes n'ont pas disparu. La numérisation, les télécommunications ultra-connectées et les médias à l'échelon planétaire les ont seulement un peu relégués dans un périmètre réduit, mais pas sans vigueur.
- KELEREPUS, 22 novembre 2021. Regarder les "OM" de haut n'est pas très charitable. Car, après tout, la génération multi-connectée d'aujourd'hui leur doit beaucoup. Plus qu'elle ne l'imagine. Partis des fondements d'une maîtrise des transmissions hertziennes qui allait métamorphoser les dimensions du monde, on leur a initialement laissé le champ libre au-delà de ce qui était alors considéré comme de si hautes fréquences que ni science ("sérieuse") ni industrie ne pourraient rien faire. Les radio-amateurs se sont fait un plaisir de profiter de l'aubaine. Ils resteront pour toujours les défricheurs des "ondes courtes et ultra-courtes". Entre les deux guerres mondiales du XXème siècle, et au sortir des conflits, ils sont devenus les pionniers des télécommunications intercontinentales. Une situation qui s'est assimilée à des possibilités, dans certaines circonstances salvatrices, de communiquer entre points éloignés de la planète, quand aucun autre moyen ne le permettait. Ils sont ainsi devenus les intervenants symboliques de l'entraide, du sauvetage. Un peu oublié, le Film "Si tous les gras du monde" (film de Christian-Jaque - voir ici détails sur AlloCiné - est l'exemple parfait de ce qui concrétise cette stature du radio-amateurisme au cœur des années 50.
Naturellement, à l'heure où d'une terrasse de Juan-les-Pins, le moindre smartphone permet de discuter instantanément avec un ami en plein travail dans la banlieue de Sydney, le côté merveilleusement magique de cette radio d'amateurs pionniers s'est un peu estompé. Pourtant, ils sont encore des milliers à pratiquer un loisir qui, à la différence de sa liberté des temps héroïques, est devenu depuis très longtemps très technique, bien encadré, et relayé par mille et un liens sur la toile. Il reste qu'on ne devient pas radio-amateur sans faire preuve d'un minimum de compétences techniques (petit examen obligatoire pour obtenir une licence), et du reste, seules les communications d'ordre technique et des messages de réception sont permis. Sans oublier d'authentiques services qui restent à l'actif de ces passionnés, dans des situations de catastrophes naturelles, de naufrages, crashs et accidents, etc. Pratiquement à cheval sur Anjou et Loire Atlantique (photo), l'ARALA (Association de Loire Atlantique de Radio Amateurs) fait ainsi découvrir cette activité à des écoliers de cette région.
Sevran (93) l'ex-atelier d'Alfred Nobel, local du club des radio-amateurs, et la plaque commémorative sur le bâtiment de la mairie "historique" de la ville.
Loin de l'océan, mais également bien dans le présent, au moins un club suscite un regard insolite et intéressant. Son atelier se situe en Seine-Saint-Denis, à Sevran, dans un local qui n'est autre que l'ancien atelier d'Alfred Nobel. Assez peu connue, la présence en France du savant suédois, célèbre par ses travaux sur les explosifs et les prix mondialement connus qui portent son nom, est une réalité dont cette ville, plutôt trop souvent à la Une des médias pour des faits de violences au sommet de l'actualité. (Commune dont l'équipe municipale, stupidement, ne semble pas songer à profiter de cette mise en valeur à portée planétaire). Nobel a résidé dans cette banlieue proche de Paris durant une large décennie, (1881 à 1892), la mairie (à laquelle succède depuis peu un hôtel de ville tout neuf et plus grand) était la demeure de ce scientifique (qui avait "sans doute" choisi cette destination du fait de la présence sur la même commune d'une poudrerie nationale, ex-poudrerie royale). Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur le radio-amateurisme de 2021, ce club sevranais a développé un site très bien "ficelé" - A découvrir ici -. D'autres infos précieuses sont à puiser sur le site du REF, (Réseau des Emetteurs Français). Friand de technique...? Passez à la radio...!