Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La profonde pénurie observée sur le créneau des microprocesseurs vient de plonger toute une industrie dans un marasme présumé imprévisible. A qui la faute ?

- KELEREPUS, 21 novembre 2021. Une question essentielle jamais posée s'impose : a-t-on réellement besoin de tant de ces composants complexes pour fabriquer de bonnes autos...?*  Chacun imagine les réponses qui risquent de fuser. Ces composants sont des éléments qui rendent possibles une multitude de fonctions dignes d'une automobile d'aujourd'hui. D’abord, le bon comportement de la mécanique grâce à de multiples capteurs analysant tout pour piloter, réguler, corriger. Accessoirement, ces composants permettent aussi les opérations de diagnostics, importantes pour vérifier que tout va bien, providentielles en cas de panne. Mais ils servent aussi à animer des quantités de fonctions innovantes, allant du multiplexage des électroniques embarquées à la régulation de la climatisation, en passant par les corrections de trajectoires, la lecture des panneaux de signalisation, etc. L’équipement est à un niveau transitoire entre l’auto rustique, exclusivement mécanique, et un véhicule apte à être suivi et analysé en temps réel, techniquement et éventuellement sur le respect des règles routières. Et pourquoi pas, appelé à devenir autonome...

Si tout n’est pas négatif dans cette philosophie, tout n’est pas non plus positif. Observons toutefois que dans cette aventure, l’industrie de l’électronique a réussi avec brio un pari audacieux et générateur d'une activité importante et à long terme. Entrer dans l’industrie automobile jusqu’à la placer dans une situation de dépendance absolue est aussi une stratégie commercialement pertinente. Qui veut des clients…!

Mais cette orientation, par certains côtés, ressemble aussi à une dérive. Elle est du même esprit que l'automaticité selon laquelle tout ce qui demande de l'énergie devrait inéluctablement passer par l'électricité. Religion, panurgisme, schisme...? On en est arrivé à l’idée selon laquelle sans processeur, point d’auto…! Cette remarque a de quoi faire sourire les acteurs de domaines où la seule mécanique, de précision bien entendu, a permis des fonctions complexes et fiables, des automates de Jean Eugène Robert-Oudin à l’horlogerie suisse. Plus simple, il n’y a pas si longtemps, des automobiles non "électronifiées" jusqu’à la moelle des cylindres rendaient des services très comparables à ceux que propose l’industrie aujourd’hui, clim, GPS, régulateur de vitesse et autres perfectionnements inclus. Il reste que l’idée d’éliminer le numérique de l’automobile n’est pas pour autant une stratégie d’avenir. En revanche, une industrie majeure animée par des responsables réellement… responsables doit savoir éviter de devenir dépendant d’un fournisseur ou d’un groupe de fournisseurs. Il semble que l'avertissement qui avait été adressé à cette profession lors des inondations ayant "plongé" des unités de production thaïlandaises dans l'inaction, privant il y a 10 ans l'automobile mondiale de disques durs, n'ait en rien été retenu. (A-t-on réellement besoin d'un disque dur dans une auto...?) Tout peut arriver dans notre bas monde. Certes, il est impossible de tout prévoir, mais quelques initiatives prudentes peuvent éviter bien des déboires. Catastrophes naturelles, conflits armés, querelles économiques, et même pandémies peuvent subitement rebattre les cartes et rompre les procédures que l’on imagine bien ancrées. Qui a parlé de principe de précaution ? 

* A lire aussi sur www.dvsm.eu.

 

Tag(s) : #- ACTUS, #- AUTO de MAINTENANT
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :