C'était à l'heure où les bâtiments avaient un rôle dans le "positionnement", comme cela se dit dans le marketing. Avis aux modélistes passionnés de détails...
- KELEREPUS, 20 octobre 2021. Les voyageurs ont-ils encore quelque chose à voir avec les gares...?* Titres de transports dématérialisés, et entreprises de transports ferroviaires n'ayant plus à montrer leur statut, la gare d'aujourd'hui est carrée, vitrée, et cherche à attirer le petit commerce pour équilibrer ses comptes. Il fut une époque où le BV (bâtiment voyageurs) avait, selon les amoureux d'architecture et de décoration, une certaine noblesse, et pour les dirigeants, la mission d'exprimer, éventuellement face à des concurrents et investisseurs, un rang dans leur secteur d'activité. A côté des grandes gares, comme celles de la capitale, ou monumentales façon Limoges (Bénédictins), Lyon (Perrache) etc.., vivaient aussi les établissements dont beaucoup furent construits dans des modèles reproduits à des échelons régionaux. Il reste que certains démontrent, ayant échappé à la moulinette de la mise au niveau de l'ère présente, que d'autres volontés en avaient influencé leurs conception.
A Bry-sur-Marne, en banlieue parisienne, surgit ainsi ce bâtiment qui, s'il n'est pas classé, mériterait de l'être. Un bien beau modèle à reproduire ou pouvant inspirer des réseaux en toutes échelles. De la silhouette altière de l'édifice aux détails des inscriptions en "petits carreaux" et aux décorations de façade, voilà de quoi passer quelques heures (parfait alors que les bourrasques automnales invitent aux exercices d'intérieur) pour meubler un décor dans lequel l'accueil des voyageurs ne peut prendre qu'un espace raisonnable.
* A voir ou à faire. Dans un bâtiment, "jadis", outre l'achat d'un billet, mille et une autres perspectives pouvaient inciter le voyageur à entrer. Simplement pour attendre assis et au chaud, dans une salle d'attente, mais aussi acheter le journal du matin, ou de quoi lire pour un trajet un peu plus long, déposer des bagages accompagnés. Mieux encore, dans de nombreuses villes moyennes, le "Buffet de la gare" permettait de prendre un café, un double crème avec croissant, ou même un vrai repas (souvent excellent, n'ayant rien à voir avec les infâmes fast-foods qui devraient être interdits dans un pays qui se targue d'être celui de la gastronomie). La défunte vapeur était aussi une réalité permettant aux voyageurs de disposer d'un peu de temps. "Quinze minutes d'arrêt" annoncées par le haut-parleur, et hop, bonne occasion d'aller se dégourdir les jambes, d'acheter des bonbons aux enfants... Nostalgie...? Et pourquoi pas...?