Rouler uniquement à l'essence est devenu un concept plutôt bidon. Aura-t-on encore longtemps assez de doigts pour compter les différentes manières d'alimenter une simple automobile...?
- KELEREPUS, 15 octobre 2021. Sur la route des vacances, on s'éclatera bientôt à l'hydrogène...! C'est ce qui se profile à l'horizon avec ce prototype (photo) montré par le couple Hyvia-Renault d'un utilitaire qui s'anime au moyen du gaz qui fit exploser un célèbre dirigeable à non arrivée à New York dans les années 30. Mais, assure-t-on, plus de problème, la sécurité sera totale (faut-il écrire "Total" ?). Elle ne l'a pourtant pas été avec le GPL, pourtant dans un cadre technique bien actuel) qui s'est vu interdire les parkings en sous-sol*. Toutefois, la multiplicité grandissante des modes d'alimentation des véhicules fait aussi apparaître d'autres effets. Car en plus des automobiles consommant du Super 98 sans plomb, du 95 sans plomb, du gazole, de quelques gazoles de "haut de gamme", du superéthanol (E85), du Gaz de Pétrole Liquéfié (ou GPL, revenu en offre chez Dacia)**, il existe aussi les hybrides, les hybrides rechargeables, les électriques intégrales... Attention, il ne reste plus qu'un doigt disponible. Pour le Porto...? Non, pour cet hydrogène, que certains conçoivent pour alimenter un moteur électrique, d'autres songeant à l'improbable utilisation de ce gaz directement dans un carburateur. Quelques variantes plus confidentielles ne sont même pas entrées dans cette liste, dont le choix pour l'automobiliste résidera la plupart du temps non dans une réelle préférence technique, non pollution incluse, mais dans leurs bilans économiques, incluant leurs alourdissements fiscaux respectifs, et au bout du compte, dans le prix du kilomètre.
Heureusement que nos confrères de l'Auto-Journal qui, dès les années 50, inventèrent ce fameux prix du kilomètre (servant de base aux indemnités kilométriques de ceux qui roulent pour leur travail) n'ont pas eu à composer avec une telle largeur d'offre, alors que le micro ordinateur n'était même pas encore inventé. Autant d'approches au coût par coût qui ne vaudront en outre que pour un temps non éternel, puisque quel que soit le mode adopté, il restera à l'Etat à reconstituer le pactole que représentaient (et représentent encore) les taxes sur les produits pétroliers. Rappelons qu'en France, pays de la fiscalité à sens unique, une taxe ne se supprime jamais, elle se remplace. Etre champion du monde se mérite...!
De l'atomisation des sources d'énergies, va naître (ou s'amplifier) une stupidité entre onéreuse et ennuyeuse (pour l'utilisateur), liée aux célèbres vignettes "Crit'Air". Plus il y aura de catégories, moins chacune d'elle aura un impact sur la pollution globale. Dans les catégories les plus mal classées (actuellement à partir de la "3"), l'âge et l'utilisation des véhicules concernés ne peut s'inscrire que dans le marginal. Les anciennes (collection ou assimilées) font peu de kilomètres, et les utilitaire déjà un légèrement anciens tels que ceux dont se servent les commerçants travaillant sur les marchés, ou les dépanneurs (plombiers, électriciens) ne font que des parcours brefs. Le "H" qui fait des pizzas expédie sans doute plus de particules avec son four au feu de bois qu'avec son Indénor né sous le septennat d'un illustre général.
* Si les soupapes ont apporté une solution efficace aux risques d'explosion, il reste la réputation... et des interdictions encore visibles sur de nombreux panneaux.
** il est plutôt question désormais de Gaz Naturel Liquéfié, GNL, avec l'avantage d'un zéro carbone (et souvent, un inconvénient de "zéro" pompe).