TRAIN MINIATURE, pour le plaisir à pleins poumons du modélisme vu côté jardin.

On ne le voit pas très souvent, ni réalisé, ni même proposé à la vente. Et pourtant, les sommets de l'attractivité ne sont pas loin. Avancer ? Chiche !

- KELEREPUS, 3 septembre 2021. Il ne faut pas le nier, si les obstacles qui empêchent bien des envies de se concrétiser pour oser le modélisme ferroviaire "à la maison" (en intérieur), ils sont encore plus nombreux lorsque la voie choisie est celle du plein air. Comme le dirait un célèbre et très sympathique animateur TV qui ne pense qu'à rechercher ou à vendre de biens immobiliers, il faut avant tout disposer d'un extérieur. Jardin, ou terrasse, balcon, etc. Et si cette condition est remplie, d'autres craintes, certaines justifiées, d'autres très théoriques, peuvent perturber les esprits et émousser les motivations. Evacuons immédiatement les intempéries. Si le matériel roulant n'est pas dans ses meilleures dispositions par temps pluvieux, grand froid, neige, tempête,... pour résumer, tout ce qui peu aussi inciter les modélistes à préférer le coin du feu, le réseau (la voie essentiellement) est pour l'essentiel peu sensible aux agressions du bonhomme Hiver, et de ses cousins d'automne, de printemps, et même estivaux. Il faut cependant reconnaître que toutes les régions ne procurent pas les mêmes conditions. N'accablons par tout ce qui se situe au nord des secteurs ligériens, l'Hexagone d'en haut, géographiquement. Mais soulignons en revanche que certains savent prendre un plaisir (partagé par les éventuels visiteurs spectateurs à composer avec les périodes ensoleillées et celles qui le sont moins, à jouer de toutes les nuances de la luminosité, du grand soleil à la nuit noire. En revanche, craindre le vol dans des zones où la sécurité est aléatoire, ou même des dégradations venues "d'ailleurs", n'a rien de stupide. Des prédateurs moins commodes à traduire devant les tribunaux, comme ces matous promeneurs capables de laisser les traces d'un évident manque de savoir vivre, peuvent venir "gâchier" le plaisir. Les végétaux ne sont pas en reste, mais au moins, il est possible de les gérer. Une fois ces empêcheurs de modéliser en rond évoqués, il reste des océans de possibilités, et les quelques précautions qui suffisent pour vivre ce type de loisir sans retenue.  

Main verte en embuscade. Précautions ? Terme presque impropre pour désigner ce qui est l'art d'un mariage insolite. Rapidement, la mise en œuvre d'un chemin de fer miniature en extérieur apparaît comme l'union entre une réalisation technico-esthétique et l'aménagement d'un environnement naturel d'accueil. Le jardin est constitué de plantes, d'arbustes, de haies, de pelouses, de fleurs, et même d'un peu de maçonnerie. Ce cadre est appelé à devenir le complice du réseau, pour le mettre en valeur, le protéger. C'est un peu d'ouvrage (ne parlons pas de travail), mais pas forcément davantage que ce qu'impose un circuit intérieur avec, au minimum, des éliminations répétitives et fastidieuses de poussière, sur les voies et tout le décor. En extérieur, les petites échelles (n'évoquons même pas le N (1/160) ou le Z (1/200). Le HO (1/86) est encore une réduction un peu "osée" pour rester dehors. Le "0" (1/43*) est déjà plus correct, et ce qui, en Europe, est résumé par "LGB"* (marque désormais intégrée à Märklin, échelle 1/20 environ) apparaît comme l'idéal. Point commun à tous ces formats, il faut une stratégie puissante de nettoyage de la voie, notamment du fait des pollens et particules végétales qui n'ont d'autre priorité que de s'insérer là où se capte le courant. (Une des parades consiste à intégrer aux modèles des éléments pour rendre les rames télécommandées).

Reste l'écueil du train d'extérieur, sa visibilité. Il est déjà difficile de voir du modélisme ferroviaire pour un public large (excepté dans des expos et événements, par définition éphémères). Magazines et points de vente spécialisés sont suivis par des adeptes déjà convertis, mais presque inefficaces dans la quête de nouvelles clientèles (angoisse pour le futur...!) Les facettes pour "l'outdoor" sont encore plus maigrelettes. Pas vu, pas vendu...! Une distribution spécialisée ne doit-elle pas, pour cultiver son propre avenir, voire sa survie, oser une stratégie offensive dans le marketing de l'offre...?   

* Il existe quelques autres marques, dont l'américaine Lionel  - ** Pour les non initiés, l'échelle des Dinky Toys.