C'est presque une excellente manière de remettre en selle une Renault un peu oubliée. Dommage qu'une banale liaison, elle aussi oubliée, vienne jouer le rôle de la mouche dans le lait.
- KELEREPUS, 12 juillet 2021. Elle n'était pas celle que certains ont cru, en clair et sans détour, un décalque à la française de la Porsche 924. Rien que la bulle de son hayon le démontre, fruit d'un concept longtemps déployé par un designer bien de chez nous, et dont la patte se retrouvait, nous apprennent des historiens bien plus callés que nous, sur, entre autres, la SM de Citroën. D'une motorisation un peu juste, quelles que soient les versions, turbo incluse (moins musclée que le Super5 GT-Turbo), ce joli coupé aurait quand même mérité une vie moins banale. D'ailleurs, les collectionneurs attentifs ne s'y trompent pas. Leur éveil vient de plus d'être sollicité par un spot TV largement diffusé dans lequel elle apparaît, rutilante, à en faire envie. Bien que née à une tout autre époque que la chanson choisie pour accompagner cette apparition (plus de 15 ans les séparent), elle titille les appétits de ceux que le SUV hybride plonge dans une pré-nostalgie que la fée électricité, méchante fée, pourrait aggraver à court terme. Mais voilà, il y a quad même un petit grain de sable dans cette publicité, ce que souligne notre bloc très proche cousin www.dvsm.eu. Jugez-en...
"Cette belle Renault d’hier, baptisée Fuego, dans le spot qui vante l'entretien maison, est accompagnée d’une chanson dont les "yéyés" avaient fait jadis un sacré tube. Hélas, l’interprète nous émulsionne les oreilles quand il évite (ignore...?) la liaison qui devrait permettre d’entendre "que tu as-z-aimées" et non ce "que tu a-émées" amputé de son relief euphonique. Nous, autrement dit tous ceux qui ont très normalement été à l’école communale quand 5 fautes dans une dictée au certificat d’études primaires étaient éliminatoires. Et qu’il y avait aussi faute quand, oralement, une liaison était oubliée. La bonne prononciation suit l'écriture, et aide à comprendre instinctivement le sens, en révélant pluriels, masculin, féminin, etc. D'ailleurs, Sylvie Vartan, l’interprète de ce succès des années 1960, n’oubliait pas cette liaison. (C'est à écouter ici...) C'est d'ailleurs ce qui rend ce détail si inconfortable. Il apparaît en effet dans une chanson si connue de ces concitoyens baby-boomeurs (et souvent collectionneur) qu'elle leur saute très désagréablement aux oreilles.
Dans cette évocation, on devine que la question est posée : y'a-t'il, des équipes de publicitaires jusqu'aux responsables de la communication de l'industriel français, au moins une personne titulaire de son "certif", et capable de signaler la faute...? Si certains pensent que cet évitement n'est qu'une broutille, il faut la rapprocher d'une vaste dégringolade dans la maîtrise élémentaire (ne fantasmons pas sur un niveau académique) de la langue de Molière. On entend trop souvent, en particulier avec la monnaie de l'Union européenne, des "troi-euros" (parlerait-on d’un enfant de "troi-ans"), des "cen-euros" (espérez-vous vivre jusqu'à "cen-ans"...?). Ce qui ne doit pas aller jusqu'à oublier les charmes de cette élégante routière. Au fait, M'sieur Renault, quand nous en referez une du même esprit...?