Il aura fallu largement plus d’un siècle pour que quais et planchers de voitures (pour voyageurs) se rapprochent. Un peu honteux, non ?
- KELEREPUS, 21 juin 2021. Aucune excuse. La démonstration d’une considération pour le moins minimaliste pour l’usager aura duré longtemps, trop longtemps. Le modèle qui a été adopté en France pour les chemins de fer (notamment) vient pourtant essentiellement d'outre-Manche. L'écartement des rails sur la voie, la circulation à gauche, etc. Or, sur les terres de sa Gracieuse Majesté, du métropolitain aux trains de grandes lignes, pas un seul sujet britannique n'a été contraint de lever le pied pour accéder à la voiture destinée à le transporter (on ne dit pas "wagon" pour transporter des humains, terme réservé aux matériaux et aux bestiaux).
"Haut le pied", expression dont les amoureux du train, petit ou grand, savent qu'elle désigne une locomotive circulant seule, sans wagon. Les vrais spécialistes disent plutôt "H L P"...
Au pays de Molière, des trains de banlieue à nos rapides les plus véloces, on "monte"...? Ho hisse...! Parfois, aïe...! Pas toujours sans douleur. Genoux fragiles, jambes lourdes, tant pis pour vous...! Impossible que ce détail ait pu si longtemps échapper à l'attention des responsables qui, jusqu'à des temps très récents, n'avaient rien engagé pour rendre plus commode cette expression : prendre le train. On en aura vu, dans nos gares jadis construites tels des monuments prestigieux à la gloire des compagnies, de ces papys et de ces mamies avoir toutes les peines possibles pour gravir les deux ou trois marches conduisant à la plateforme, des échelons nettement plus hauts chacun que les marches d'escaliers normalisés. Pourtant, tous les usagers de transports sur des rails n'ont pas été traités avec une pareille désinvolture. Le métro parisien, par exemple, inauguré le 1er juillet 1900, a été conçu avec des quais et planchers des voitures sur un même niveau. Les vénérables rames Sprague, en service depuis 1908, l'ont démontré avec insolence. Les responsables de la compagnie nationale de chemins de fer auront sans doute à cœur de souligner que désormais, et depuis quelques temps, des opérations de remise à niveau, expression on ne peut plus adaptée, ont été entamées. Il était temps...! Avant cela, les troupes de cette société, si promptes à se mettre en grève pour défendre leur condition, n'ont guère laissé de traces d'un combat de la même énergie pour le sort de leur clientèle.
Côté modélisme, les temps changent donc. Et les problèmes de gabarit aussi. Sur les petites échelles, le détail "à l’œil" peut être traité approximativement. Mais à partir du HO, et du O, le défi change de dimension, si l'objectif est de créer des maquettes en phase avec l'actualité. Dans le cas contraire, cap sur un passé... encore présent dans bien des gares de l'Hexagone.