PHOTO, à quoi servent encore argentique et noir et blanc dans l'ère numérique...?

La musique n'a pas oublié l'analogique et voit revivre le vinyle. Des similitudes peuvent-elles conduire les techniques classiques de la photographie à survivre sans uniquement s'appuyer sur des nostalgies plus passionnelles que techniquement établies…?

- KELEREPUS, 17 mars 2021. L'apparition de la photographie aurait-elle justifié que soit abandonnée l'aquarelle…? A cette remarque, il est facile de rétorquer que ce parallèle s'établit entre des choses non comparables. Juste…! Mais la vie et en particulier la vie des loisirs n'est-elle pas souvent faite de choses plus ou moins rebelles à toute comparaison…? La photo d'hier et d'avant-hier pour tous réunissait deux spécificités, la simplicité et les charmes du noir et blanc. Au moins une marque s'applique à poursuivre sans relâche sa stratégie d'offre en noir et blanc argentique. Les connaisseurs ont reconnu Ilford, qui vient de dévoiler, aux côtés de sa panoplie de ce que les réducteurs de terminologies ont baptisé "consommables" (films, papiers…) une nouveauté qui transpire de ce double parfum du passé. Serions-nous en présence d'un univers où, comme dans l'automobile, des adeptes continuent à passer des commandes pour des Morgan ? (automobiles dont des structures en bois subsistent dans la production actuelle, ce depuis près de 90 ans) Ou davantage dans le sillage d'audiophiles qui, selon ce que leur inspire leur oreille, préfèrent finalement le rendu musical souple et onctueux de l'analogique à celle plus froide et parfois un peu sèche d'une perfection numérique de très haute résolution…? Si nous étions dans le monde médical, c'est l'alternative entre le symptôme bien réel et le psychosomatique qui viendrait immédiatement en fil conducteur de l'analyse. Oublions ces circonvolutions de l'esprit. 

La nouveauté au cœur de cette actualité se nomme Ilford Sprite 35-II, version "vintage" ressuscitée d'un matériel que ceux qui ont moins de déjà pas mal de bougies ne peuvent pas connaître. Elle s'articule plus autour de la simplicité, mais sans oublier les nuances de gris. Le fournisseur énonce ci-bien ce dont il s'agit que le plus efficace est de retranscrire l'essentiel de son explication. "Dans les années 1960, peu d'appareils photo étaient plus faciles à utiliser et plus abordables que le Sprite 35.  Il suffisait de charger un rouleau de film, d'appuyer sur le déclencheur et d'actionner le levier de film. C'était un appareil photo attrayant pour les personnes qui voulaient capturer quelques clichés sans se soucier des réglages." L'Ilford Sprite 35-II, en livrée noire ou argentée (45,30 euros),  "perpétue cet héritage et répond aux besoins des personnes qui veulent expérimenter les films noir et blanc ou couleur de 35 mm avec un appareil photo simple et sans gros investissement. Une solution écologique par rapport aux appareils photo jetables, le boîtier étant réutilisable. L'appareil photo a une vitesse d'obturation fixe (1/120 s) avec un objectif grand angle de 31 mm à focale fixe f9. Il est conçu pour capturer la plupart des scènes en lumière du jour. Il dispose d'un flash intégré avec un temps de recyclage de 15 secondes pour les prises de vue de nuit ou en intérieur. Les utilisateurs peuvent charger le Sprite 35-II avec leur film préféré, que ce soit un négatif couleur ou noir et blanc.  L'appareil photo dispose d'un levier d'enroulement manuel d'avance du film et rembobiner le rouleau lorsque le film est terminé."

Et le noir et blanc, dans tout ça…? Il évoque l'époque où la couleur n'était pas inventée (bien avant les années 60) et ressemble à ce qu'était la radio quand la télévision n'avait pas encore été proposée au public. Plus éloigné de la réalité, le noir et blanc marie une perception de la lumière bien plus palpable qu'en couleurs, et fait appel à une part d'imagination. Techniquement (et sans aller au-delà de l'intelligible pour un profane) c'est la finesse qui s'impose, parce que dans les fines particules de la couche sensible, une seule suffit pour un "pixel", là où au moins 3 ou 4 sont nécessaires à une restitution colorée. Cela se traduisait, en langage de photographe, par "moins de grain", et plus poétiquement, par des formules telles que : "le grain du film fait surgir du grain de peau du séduisant sujet photographié un grain de folie indiciblement délicieux." C'est une image…

- Caractéristiques du Sprite 35-II : Objectif 31 mm, F / 9 - Vitesse d'obturation 1/120s -Focus sans mise au point, "net" de 1 m  à l'infini. -  Flash intégré - Format de film "135" (24x36mm) - Sensibilité recommandée 200/400 - (appareil vendu sans film)

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