ENCEINTES ACOUSTIQUES : essentielles, mais trop souvent maillons faibles.

Pour la meilleure restitution musicale possible à la maison, c'est l'enceinte qui doit être l'objet du choix prioritaire, et donc le plus attentif. Voici pourquoi…

- KELEREPUS, 11 décembre 2020. Si la technique évolue sans cesse, ni les oreilles, ni l'air dont les molécules vibrent pour être perçues sous forme de sons n'ont jamais changé. Les oreilles des amateurs de musique et de tous les humains sont, comme il y a 40 ans (et comme à l'époque de Cro-Magnon) uniquement "analogiques" (et cela risque de durer). Dans l'action des "transducteurs" (haut-parleurs, tweeters…) qui vibrent dans les enceintes, il n'y a donc absolument rien de numérique. Comme la corde d'un violon ou celle d'un piano, ils provoquent des mouvements dans l'air ambiant. Le résultat audible et final d'une installation, le seul qui compte, est donc uniquement ce qui résulte de l'union entre l'équipement de diffusion sonore et le comportement du lieu d'écoute. Autant dire que, compte tenu de la diversité de ces lieux, des grands salons chaudement meublés aux plus petites pièces exiguës, il n'existe pas deux configurations similaires. Par conséquent, toutes les enceintes ne conviennent pas à tous les endroits où elles sont susceptibles d'être exploitées. Ces notions étaient clairement évoquées il y a bien longtemps, quand se propageait la haute-fidélité, et les grands principes d'il y a au moins une quarantaine d'années restent intégralement applicables. 

La meilleure des électroniques ne peut aboutir qu'à une restitution décevante, si au bout de la chaîne, l'enceinte est mauvaise ou excellente mais mal adaptée au lieu d'écoute, ce qui est plus fréquent. De cette réalité purement physique, découlent aussi quelques autres principes. Toutes les enceintes ne "sonnent" pas "pareil".  Ce qui implique un choix en fonction de goûts personnels. La comparaison souvent utilisée avec les bons vins est parfaite. Tout individu peut plus ou moins apprécier des crus excellents. En la circonstance, le bon choix est celui qui va sur ce que l'on aime, et rien d'autre. Il faut donc écouter, en tenant compte d'une autre réalité: le ou les lieux où le choix s'affine procurent inévitablement des résultats différents de celui qui sera obtenu une fois l'équipement installé à la maison. Différent ne veut dire ni moins bon, ni meilleur. Pour comparer, il faut au moins un repère, celui-ci étant un ou quelques enregistrements (CD de préférence, ou vinyles) dont il suffit de demander l'écoute dans les auditoriums visités. (Fuir ceux où ce genre de prestation serait refusé ou qualifié d'impossible). Et, indispensable, une certaine habitude d'écoute doit être acquise. Elle permet de bien analyser la restitution dans tous ses détails...

Aujourd'hui, au gré des points de vente, ce sont le plus souvent les aptitudes à la connexion et les prestations interactives qui sont examinées dans l'approche d'un matériel. A ses côtés, l'électronique devenue numérique est capable de grandes prouesses. Le prêt-à-porter aussi. Pardon pour cette comparaison : il ne sert à rien de passer les vêtements les plus sublimes si ceux-ci ne sont pas à la juste mesure.