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Alors que la ligne (le style), la puissance, la vitesse, la consommation ont été des arguments de poids pour l'auto, la garantie Made in France est longtemps restée sur son statut de parent pauvre, jusqu'à... ce moment mémorable…!

- KELEREPUS, 7 octobre 2020. Fin 1977, une révolution va frapper l’automobile née en France. S'alignant sur ce qui se fait déjà au-delà des frontières, les quatre* constructeurs nationaux (à l'époque Citroën, Peugeot, Renault et Simca**) adoptent enfin une garantie digne de ce nom, soit d’un an sans limitation de kilométrage. Il faut dire que les constructeurs étrangers, tel que Ford, Volkswagen, Fiat, British Leyland***, Opel...) n'avaient pas été très fair-play vis-à-vis de leurs collègues français. N'avaient-ils pas depuis plusieurs années mis en place une politique diabolique consistant en une garantie, justement, d'un an pour la plupart sans limite de kilométrage (ou alors très longue, comme 100.000 km), créant un handicap concurrentiel concret et sévère et quasi FDG**** pour nos marques nationales agrippée à leurs six mois et 10.000 km...? Ce qui fit dire à certains utilisateurs de l'époque : "garanties, nos autos, oui, sauf en cas de panne"…!

Il faut rappeler que lors de ces années 70, les conséquences de l'ouverture du marché commun dopent les importations d'automobiles et de beaucoup d'autres produits. Mais en matière de garantie et d'attitudes concurrentielles, il y a pire. Un japonais, Toyota, est allé jusqu’à s’engager à payer les frais d’hôtel et de véhicule de location en cas de panne. Heureusement, les Japonais, en automobile, ne sont alors que de très marginaux compétiteurs. Leurs véhicules sont soumis à des limitations qui plafonnent à 3% leurs parts de marché. Pendant ce temps, bons princes et superbes stratèges, les constructeurs de chez nous vont jusqu'à accepter la rétroactivité sur les nouvelles dispositions des garanties dès le mois de juillet 1977, instant ou commence le millésime 78.  Quand aujourd'hui, des observateurs cherchent d'où vient la supériorité perçue de certaines marques, notamment d'outre-Rhin, ils doivent puiser dans des étapes aussi lointaines que celle-ci, qui se situait encore dans un paysage français où les ménages étaient nombreux à, enfin, se doter d'un véhicule. Alors que l'Hexagone fêtait un 1er janvier 1960 très doux, comme nous le rappelait Arthur Conte*****, le cap de 30% -seulement- de ménages motorisés venait d'être franchi. Il n'était encore que de 67,6% au premier matin de 1978, soit 1,5% de plus en une année.

* Plus quelques outsiders, comme Matra, qui produisait ses Bagherra et Rancho…- ** Déjà sous la coupe de Chrysler… -*** L'industrie britannique voit dès les années 60 le regroupement de plusieurs marques sous l'ombrelle de la BMC, British Motor Corporation, ensuite intégrée au groupe Britsh Leyland, nationalisé en 1975. - **** Nous utilisons plusieurs significations pour FDG, dont Fin De Grève, Fonction Devenue Gratuite, Foutage De Gueule, - Fédération Des Garagistes, Forte Densité de Goélands - ***** Dans "Le premier janvier 1960", que cet auteur, historien, ex-président de l'ORTF, avait consacré à plusieurs "premiers janvier" de notre Histoire

 

 

Tag(s) : #- ACTUS, #- AUTOS D'HIER
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