La mode –onéreuse- du tramway et du tram-train, aux vertus silencieuses et onctueuses, fait perdre de vue ce qui a permis à ce type de transport en commun de s'installer dans les zones urbaines.
- KELEREPUS, 25 juillet 2020. Dada des écologistes, le tramway est arrivé quand le cheval était encore la source d'énergie pour tout ce qui circulait, hors chemins de fer. Ce n'est qu'au confluent des 19ème et 20ème siècles que l'électricité est réellement entrée dans la vie courante, et encore, d'une manière gauche et très perfectible. Dès les années 20 de l'avant-dernier siècle, (1820-1830 pour être précis), les chemins de fer ont commencé leur épopée historique grâce à un avantage décisif : l'effort mécanique nécessaire considérablement réduit grâce au contact roue métallique sur rail métallique, fer su fer, par rapport à celui nécessaire avec des véhicules dotés de roues traditionnelles sur un sol de chemin classique. Le chemin de fer et son prolongement urbain qu'est le tramway sont donc bien et exclusivement le résultat de la révolution du fer, puis de l'acier, et non d'une motorisation. Celle-ci a toutefois vite intégré ce mouvement de progrès grâce à l'utilisation (notamment par le britannique Richard Trevithick, dès 1812) de la machine à vapeur. La progression partout dans le monde du chemin de fer ainsi mu a été vertigineuse et la révolution sociale et culturelle qu'elle engendrait également. En France, par exemple, dès les années 1850-1860*, le maillage du pays en voies ferrées était quasi établi, tandis qu'en ville, les anciens "omnibus", sortes de diligences urbaines, troquaient leurs roues en bois par des métalliques, pour ménager les efforts des chevaux, largement soulagés par le cheminement sur voies ferrées. Une réalité qui s'imposait du fait qu'il n'était guère envisageable dans un premier temps de créer des tramways à vapeur, ce qui finit tout de même par arriver. Il est essentiel pour comprendre ce cheminement d'avoir en mémoire le fait que jusqu'à la veille de la première guerre mondiale (14-18), l'automobile n'étant que balbutiante, l'intégralité des transports, courtes, moyennes ou longues distances, s'opéraient par le rail.
C'est seulement à la fin du 19ème siècle que des "usines électriques" ont commencé à propager l'énergie via cette électricité**, laquelle fut allouée à l'éclairage et a un certains chemins de fer dont des tramways, circulant depuis plus d'un demi-siècle grâce à la traction animale. Le tramway renaît depuis quelques décennies dans nos villes, apportant des atouts de confort et de silence. Écologiques ? C'est beaucoup moins sûr. Puisque l'électricité doit bien être produite quelque part, et notamment par le biais de ce que certains appellent la filière "flamme" (générateurs à charbon ou à pétrole) ou le nucléaire (que les mêmes écologistes veulent voir disparaître), que cette électricité libère de l'énergie en temps réel, ou préalablement stockée dans des accumulateurs.
* Première "ligne" en 1827 entre Saint-Etienne et la Loire, avec traction par chevaux.
** Qui, faut-il le rappeler, n'est absolument pas en elle-même une énergie, mais seulement un moyen de transmettre celle-ci de son point générateur à son point d'exploitation, uniquement possible en temps réel.