Hier plutôt redoutée, la carte grise pour les anciennes a gagné beaucoup de terrain après avoir perdu ses principaux inconvénients.
- KELEREPUS, 27 juillet 2020. Il fut une époque où la mise sous certificat d'immatriculation pour automobile ancienne réduisait considérablement l'usage d'un véhicule. L'un des obstacles le plus pénalisant résidait dans l'impossibilité de se déplacer au-delà des départements limitrophes de celui d'immatriculation. Oublié. Désormais, le collectionneur va où il veut en France, quand il veut. Liberté. Dans les autres acquis de cette "immat"pour anciennes, le passage par le contrôle technique seulement tous les 5 ans au lieu de 2 pour les autres véhicules (et même tous les ans pour les utilitaires légers, avec un contrôle complet alterné avec un contrôle pour la pollution) fait figure d'atout majeur. Ultime petit privilège, la possibilité d'adopter des plaques minéralogiques avec caractères argent sur fond noir. Pour une carte grise de ce type, il faut un véhicule ayant au moins 30 ans, et passer par la procédure consistant à certifier la date de première mise en circulation, que la FFVE (Fédération Française des Véhicules d'Epoque) accomplit dans des délais raisonnables. Le coût de ce document est identique à celui destiné à une auto moderne.
Au-delà de ces généralités, il faut cependant rappeler que cette carte grise "collection" n'est nullement obligatoire. Une nuance doit cependant être apportée, et quelques précisions. Pour les anciennes relativement récentes, sorties des années 50-60 à 1990 (les fameux 30 ans), des automobiles que l'on peut considérer comme modernes, pouvant sans souci s'intégrer à une circulation courante, le choix d'une CG "collection" s'impose moins que pour des véhicules plus anciens, avec des mécaniques d'un autre âge. Oui, mais alors, ces anciennes encore "récentes", doivent-elles continuer à aller vers le centre de diagnostics tous les deux ans ? Affirmatif. Pourtant, cette contrainte est peut-être un avantage, ou au moins une sage nécessité. Elle implique que le véhicule sera examiné régulièrement par des yeux professionnels, sachant déceler des défauts ou défaillances qu'il serait dangereux de laisser dans l'état durant 5 ans. Des joints qui sèchent, des corrosions qui apparaissent, on ne compte pas les petits incidents capables de devenir de lourdes remises à niveau. En quelques sortes, cette fréquence du contrôle est une manière simple de s'imposer un entretien régulier. De l'auto-discipline. En faire un handicap est sans doute un erreur. Par ailleurs, ce renoncement à la condition de collector pour un véhicule ne le prive pas d'un accès aux assurances de collection, avantageuses, en général acceptées pour les véhicules de 30 ans et plus, voire 20 ans, et à condition de posséder parallèlement un véhicule moderne (qui peut être très simple). Alors que la carte grise de collection interdit un usage commercial ou professionnel, il n'en est rien avec une CG normale. Cela ressemble à un détail, mais peut être particulièrement important, si par hasard, un collectionneur utilise son ancienne pour des déplacements pros. C'est une manière élégante de la faire tourner. Mais en cas d'accident, et en particulier de blessures relativement graves, la formule "normale" permet de se voir reconnaître les conditions d'un accident du travail (remboursement à 100% des frais médicaux), alors qu'en ancienne "collection", c'est le déplacement privé qui est inévitablement retenu. Quant aux plaque noires, en principe réservées aux véhicules immatriculés en collection, il semble que dans certaines régions, une tolérance soit observée pour les automobiles réellement anciennes (là encore, au moins 30 ans), un aspect rutilent ne gâchant rien à l'attitude éventuellement conciliante en cas de...rencontre. Mais il convient à ce sujet de se renseigner localement. Selon nos constatations, la rigueur n'est pas conjuguée partout avec le même zèle.