Contrairement à certaines idées reçues, ce n'est pas seulement l'envolée du pétrole qui a initialement motivé le remplacement des tramways par des autobus, choix déjà envisagé pour la capitale dès les années 1920.
- KELEREPUS, 19 juin2020. - Le brin d'histoire - Le tram, le tram, le tram… Les villes et les communautés urbaines ne semblent plus penser, hors épidémies virales et si l'on excepte la bicyclette, qu'à ce moyen de transport dont la mise en œuvre est pourtant coûteuse (10 fois plus qu'une ligne de bus) et parfois plus destructrice que constructive pour les zones urbaines et en particulier leur commerce. Nos infos (voir DVSM) ont maintes fois souligné les effets catastrophiques pour les magasins des avenues très actives, transformées en chantiers impraticables pendant au moins trois ans. Un laps de temps durant lequel les clients filent ailleurs et, les travaux terminés, ne reviennent plus. Avec souvent, dans de nouvelles configurations, une circulation automobile devenue plus compliquée, des moyens de stationnement réduits… Mais ces autobus polluaient, et faisaient payer cher la santé, aboutissement d'un choix pour le tout pétrole des années "d'avant". C'est un diagnostic commode, qui ne colle pas réellement avec la réalité d'un vécu oublié, quand les cités optaient pour une stratégie de "déraillement".
C'est en effet dès les années rythmées aux sons du charleston que Paris a envisagé le remplacement de ses tramways par des autobus, donc bien avant que l'envolée sur l'or noir et ses extraits raffinés ne fascinent la planète, même outre-Atlantique (où le phénomène automobile à grande échelle se développait déjà au triple galop). La raison en était finalement fort simple. L'accroissement de la population et le développement des quartiers ainsi que de la couronne exigeaient des mises en service rapides et pas trop onéreuses, les séquelles de la Grande Guerre, encore palpables s'ajoutant à des finances à la française, autrement dit éternellement dans un tenace rouge chaotique, facilitant les options pour du low-cost avant la lettre. Et surtout, l'autobus, fils naturel de la diligence et de la voiture, rendait possible toute adaptation quasi immédiate. Rallongement jusqu'à un nouveau quartier, détour pour desservir une zone oubliée, rien de plus commode, et sans comparaison possible avec le tram, ses rails, ses caténaires, etc.
- En modélisme - Oui, mais en langage de ferrovipathe, le tramway est un genre apte à combiner un intéressant plongeon dans l'actualité avec un retour vers un passé plus ou moins lointain. Vaste choix thématique. Mieux, la possibilité d'installer un réseau exploitable est évidente, même dans un espace réduit. A la clé, des exercices intéressants, comme les courbes très serrées dans de petites rues, des parcours où la voie doit s'intégrer à la chaussée ou vagabonder dans un chemin végétalisé. Reste le point délicat des caténaires. Doigté obligatoire ! Cependant, pour ceux que ce détail effraye, sachez que dans des pays hautement "tramway-isés", des trams à moteur diesel ont aussi largement été exploités, notamment quand l'économie d'un maillage de caténaire, en campagne notamment, s'avérait trop onéreux.