Noblesse architecturale, bien sûr. Offrir aux voyageurs une attente sur un quai bien à l'abri des averses, voilà une attention qui semble avoir trop souvent disparu des objectifs de l'univers des chemins de fer… Et miniaturement...?
- KELEREPUS, 1er mai 2020. "Nous, on est dans le vent…!" Gratifiante à l'heure des groupes musicaux britanniques des années 60, cette expression est aussi devenue récurrente chez bien des usagers du rail. Comment peut-on dire cela, rétorqueront certains, quand on voit ce qui est réalisé dans certaines gares nouvelles pour le TGV, vastes, confortables, pleines de services, comme pour mieux concurrencer les aéroports ? Exact, mais le rail, ce n'est pas seulement le TGV, ni même seulement le train. Le RER, le train régional, le métro, le tramway entrent aussi dans cette grande famille dont on se demande parfois pourquoi certains se sont détournés, préférant l'automobile, pour aller chaque jour au travail. Le vécu de certains caprices "bourrasquiens" de la météo y sont pour beaucoup.
Revenons à ces temps révolus où les compagnies exploitant le rail ne ménageaient leurs efforts, quoi qu'il en coûte (déjà entendu, non ?) ni pour optimiser leur bonne réputation (on ne parlait pas encore "d'image") ni pour dorloter leurs clients les voyageurs. Le fait que les sociétés étaient pour la plupart privées et souvent concurrentes y était pour beaucoup. Ainsi, n'était-il pas question de courir le risque d'entendre des commentaires susceptibles de ternir une réputation, ne concerneraient-ils que le moment passé sur un quai pour attendre un train. Comme cela se passait aussi aux époques de grands progrès dans les constructions métalliques, il n'en fallait pas plus pour que s'édifient ces grandes enceintes protectrices, à la fois œuvres d'art, de prestige, exploits architecturaux et mises "hors d'eau" des voyageurs, les marquises.
Sur un réseau, ce genre d'édifice fait un peu peur. D'abord pour des raisons de dimensions. En HO (1/87), une marquise correcte est déjà conséquente. En O (1/43), il faut pousser les murs. Le N (1/160) permet de mieux composer et l'élitiste Z (1/200) encore davantage, en contrepartie d'une exigence extrême côté dextérité. Quelques réalisations commerciales ont de temps à autres été proposées par des fabricants d'accessoires. Mouais... Et bien sûr, la réalisation par soi-même reste possible. Sans pour autant en arriver au gigantisme que la littérature a pu évoquer, s'attachant presque toujours aux plus grandes réalisations dont ont bénéficié les gares des grandes métropoles. Il existe des marquises "à taille plus humaine" (comme celle de notre photo*) parfaitement intégrables à des réseaux conventionnels, autorisant aussi et même surtout une bonne visibilité de ce qui se passe sous la verrière.**
L'impression 3D, chez soi ou dans un "fablab", peut jouer un rôle d'un grand secours, en permettant le façonnage des éléments constitutifs. Plus commode que le métal à couper, travailler, souder, décorer, cette technique qui gagne du terrain chez bien des amateurs s'avère efficace, en dépit de sa lenteur. Mais dans ce genre de loisirs, en principe, rien ne presse… Sauf si l'on a un train à prendre...
* Gare de Foix, sur la très intéressante ligne allant de Toulouse à La Tour de Carol.
** Une réalisation très intéressante pour ceux qui n'ont pas la place pour un réseau actif tout entier, mais en statique ou semi statique (trains qui partent et arrivent), qu'enrichissent des sons et des lumières...