Dans l'allure d'un véhicule, chaque détail compte. L'instrument qui relie l'auto à la chaussée n'échappe pas à cette réalité. L’œil est l'artisan de toute première impression...
- KELEREPUS, 2 mars 2020. C'est à ce détail qu'on les reconnaît sans délai. Sous une silhouette imprécise, des pneumatiques dont le calibre s'apparente plus à celui des roues de VTT que de gros 4x4 lui donnent un aspect bien frêle. Est-ce que cela peut suffire à supporter poids et contraintes, à des vitesses déjà respectables...? C'est sans doute l'une des caractéristiques qui a le plus évolué au fil des ans, sur les véhicules qui dès lors, semblent de mieux en mieux accrochés au bitume. La réalité est-elle conforme à cette impression...? Par chance, depuis bien longtemps, les vitesses pratiquées par l'automobile moyenne, limitations à la clé, ont plutôt plafonné. En revanche, le poids (il serait préférable de parler de "masse") s'est envolé. Des automobiles moyennes qui flirtaient avec la tonne ont pris du tour de taille, et ont donné l'envie de s'envoler à l'aiguille de la bascule. La sécurité, et ce qui a été imaginé pour l'optimiser, y est pour beaucoup. Certains éléments de confort et quelques perfectionnements d'usage aussi, comme la climatisation ou les assistances de direction (au volant, pas au bureau), les rétroviseurs électrifiés...
L'automobile a aussi été contrainte de s'adapter à l'évolution des morphologies, avec des individus plus grands qui ont aussi modifié les plans de l'industrie du prêt-à-porter.* Il faut remarquer que ces évolutions n'ont pas fait bondir les consommations de carburants, bien au contraire, ce que certains écolos intégristes gardent soigneusement sous silence. Sans doute peur d'un trépas prématuré, car le ridicule tue. Les lois physiques de la stabilité sur la chaussée se sont par conséquent assez sensiblement transformées. Il faut ajouter que visuellement, des pneumatiques aux largeurs d'aujourd'hui s'accordent bien au look des productions actuelles, et il suffit d'observer ce que donne à l'œil l'utilisation d'une roue galette de secours pour mesurer les différences. A l'œil, l'expression tombe bien. Car ce gonflement du pneu a fait le bonheur des manufacturiers. Même si parallèlement, et pour de simples mesures d'économie (et de gain de place) la classique roue de secours a presque totalement disparu, les "gros boudins" se négocient à des niveaux élevés (compensant aussi une usure dont il faut reconnaître qu'elle est beaucoup plus lente).
Sur une ancienne, adapter des jantes et pneus plus larges ne revient pas forcément à améliorer la tenue de route. Si la surface de contact avec le sol s'agrandit, elle s'accompagne d'une pression au centimètre carré diminuée. Et de surcroît, la modification de la masse suspendue constituée de la roue, la jante et le pneu peut très vite ne plus correspondre à ce que l'on attend de la suspension (compliance). Mieux vaut se lancer dans ce genre de mise au goût du jour avec l'appui de bons techniciens. Mais assurément, côté look, ça vous transforme un profil sans délai...! Tentant...
* Ce que bien des concepteurs de parkings pour centres commerciaux et autres lieux à fréquentation élevées, qui s'obstinent à faire courir des risques aux portières que l'on tente d'ouvrir dans des largeurs trop souvent lilliputiennes.