Les personnes qui aimeraient jouer pour se distraire, sans être ni professionnelles ni initiées au solfège, ne se comptent pas. Une cible stupidement snobée...
- KELEREPUS, 3 janvier 2020. Il y avait le piano, la guitare, l'harmonica... Et la technique électronique est arrivée. C'était il y a bien longtemps, quand le hollandais Philips osait ses Philicorda, quand l'italien Farfisa répandait ses claviers, etc. Mais depuis (un bon demi-siècle), que de chemin parcouru...! La technique, par contagion anglo-saxophoniste, est devenue la "technologie", et numérique qui plus est. Ce qui signifie une dégringolade vertigineuse des coûts, inversement proportionnelle aux aptitudes des instruments et dispositifs si essentiels qu'il est frustrant de les qualifier d'accessoires. Désormais, pour quelques centaines d'euros, pas plus qu'un grand téléviseur à prix promo, tout amateur peut s'offrir un clavier avec lequel il fera entrer chez lui un orchestre symphonique, une section de rythmes et percussions, un presque authentique orgue Hammond et sa cabine Leslie, quelques chœurs chantant juste...
À une condition, trouver l'instrument. Bien sûr, on nous rétorquera qu'une telle acquisition est immédiatement possible sur mille et un sites des enseignes du e-commerce. Mais selon notre conviction, un tel achat ne se fait qu'après une rencontre en vrai de vrai. Or, si quelques magasins spécialisés en instruments de musique assurent cette offre au concret, ce sont des lieux où les amateurs parfaits (assimilables à ces possesseurs de piscines ne sachant pas nager) n'osent que rarement entrer, et restent sagement immobiles dès qu'un démonstrateur leur a montré de quelques circonvolutions rapides et adroites par des doigts correctement entraînés des petits bouts de mélodies bien ficelés, inondant d'une honte (non justifiée mais tenace) le chaland incompétent. A l'autre extrémité de cette réalité commerciale, surgissent, parfois aux périodes de fêtes, de fugitives offres en rayons de grandes surfaces, mi-jouets mi-instruments. Peu motivantes. Bon, tant pis...
Entre ces deux extrêmes, rien. A part quelques exceptions confirmant la réalité toute crue. L'enseigne Cultura (notre photo) s'y colle de-ci de-là, dans ses implantations où la place disponible le permet, et suite à la reprise il y a quelques saisons d'un peu de l'activité de la défunte enseigne Milonga. Hélas, sans trop de conseil. Un amateur voudrait écouter un instrument, poser des questions...? Ce n'est pas gagné...! Comment fonctionne un de ces générateurs de boucles...! Encore plus compliqué. Mais ne tirons pas sur ce courageux acteur du terrain. Lequel a compris qu'il y a sûrement du grain à moudre dans cette direction.