Rien n'est déjà plus comme avant. Et pourtant, tout démontre qu'au-delà des aspects techniques, la photo n'est qu'à l'aube d'une nouvelle histoire.
- KELEREPUS, 31 décembre 2019. Il y a environ 20 ans, la photo amorçait un virage déterminant en entrant dans le giron du numérique, autrement dit de l'électronique. Vécu comme un choc brutal par les photographes amateurs comme professionnels, cette transition a mis plusieurs années pour passer du stade du refus catégorique à celui d'une approche suspicieuse, puis d'une acceptation pleine de réserves à une adhésion finalement logique et finalement bien vécue. Ouf...!
Cette transition de l'argentique vers le numérique n'était pourtant qu'une première étape, à peine un épisode préliminaire, en dépit de son caractère définitivement destructif sur l'écosystème alimenté par les travaux, développement et tirage papier, etc. Mais alors qu'ils pensaient avoir franchi la plus dure de toutes les métamorphoses, les acteurs du monde de l'image, industriels en tête, ont avec une évidente surprise compris que la révolution de leur domaine ne venait que de commencer. Indices révélateurs, les pans du marché des APN soudainement dévorés par ce nouveau venu de l'univers des télécommunications, le smartphone. Une évolution encore plus fondamentale. Car elle ne se limite plus à la technique utilisée mais ouvre des horizons sans limite aux usages. Ces derniers se sont propagées entre partage et selfies, facettes les plus populaires d'un renouveau très prometteur.
La photo en plein mouvement...! Avec une émulation que la concurrence entre fabricants de smartphones aiguise à qui mieux-mieux, les fonctions inédites se multiplient (comme les objectifs...) alors que la qualité s'envole. Dernier nouveau venu au menu, le mouvement. Une sorte de mi-chemin entre photo et vidéo, inaugurée il y a quelques saisons seulement, mais aussi et surtout une fonction qui vient alimenter les idées en termes de créativité. Créations récréatives ou artistiques, tous les degrés sont autorisés.
En 2019, l'industrie de la photo classique vient cependant de donner sa plus significative des répliques, avec l'envol du plein format et le virage des modes de traitement. Fin de l'histoire pour les APN de la transition. Dans les deux camps de la prise de vue, les stratégies sont donc désormais clairement orientées vers de nouvelles frontières pour toutes les manières de considérer l'image capturée. Avec à la clé une certitude probable, que constitue l'inévitable cohabitation entre les deux univers, à considérer désormais comme complémentaires et surtout pas concurrents.