Quelques rappels, puisque les anciennes ont une relation avec le bonhomme hiver qui n'est pas dans la franche camaraderie.
- KELEREPUS, 15 octobre 2019. Il a fait beau le week-end dernier. Enfin presque. Parce que lorsque est venue l'heure de rentrer à la maison, le ciel s'est obscurci, le vent s'est levé, le fond de l'air a fraîchi. Pour de nombreux véhicules d'époque, le retour s'est fait mouillé, souillé, mais c'est la vie. Cette mésaventure extrêmement classique sonne l'heure d'un repli tranquille dans un endroit à l'abri des colères du ciel. Quelques mois à attendre les premiers signes du printemps, et de nouvelles envies de randonnées. C'est le moment de prendre quelques précautions, pour ne pas avoir à supporter plus tard des désagréments ou pire. (A moins, bien sûr, que l'on préfère une utilisation "tous temps", considérée comme plus noble, plus intégriste, plus agréable, enfin, plus tout..., avec aussi quelques contraintes, mais différentes.)
- 1 - Une grande toilette s'impose. Les dernières virées se sont peut-être terminées avec la pluie, un peu de boue, des feuilles collées là où il ne faut pas. Avant de se mettre en position hiver, un passage par un stand de lavage est indispensable, avec toilette minutieuse de ce qui se voit et de ce qui se voit moins (bas de caisse, châssis, etc.). Les roues aussi seront plus heureuses si elles sont correctement débarrassées des pollutions de fin de saison, surtout les roues "fil" (à rayons).
- 2 - Le lieu de garage est à préparer également. On l'imagine facile d'accès (y compris pour tourner autour), le plus sec possible et pas trop froid, notamment dans l'éventualité de gelées importantes toujours possibles, c'est le minimum. Avoir nettoyé ce havre d'accueil n'a rien de superflu. Moins il y aura de poussière, mieux cela vaudra. Une petite pulvérisation de bombe anti-insectes peut s'envisager, notamment contre les araignées. Bien sûr, il faut s'assurer de pouvoir s'éclairer, le plus généreusement possible. Recouvrir l'auto avec une bâche est-il une bonne idée..? Mmmmouais, faut voir…! Surtout, celle-ci ne doit surtout pas être trop imperméable, au risque de retenir l'humidité, ennemi numéro un, l'obscur mais efficace complice des débuts de corrosion. Sans bâche, une légère couche de poussière viendra certainement caresser les formes galbée de la locataire, qu'un léger passage de l'incontournable Nénette fera disparaître (la poussière, pas la locataire, ce qui n'est pas sans appeler le conseil suivant).
- 3 - Un peu de surveillance n'est pas à proscrire. Les automobiles de collection ont parfois un point commun avec les avions, elle s'envolent. Surtout si elles restent dans un endroit d'où certains ont pu les repérer, lieu ou de surcroît il est peut-être commode d'agir avec discrétion et coupe-boulon... Il existe des quantités de dispositifs plus ou moins onéreux (plutôt plus) et plus ou moins efficaces (plutôt moins) revendiquant des aptitudes à la surveillance. Difficile d'en recommander un, mais un panachage de protections purement mécaniques et électroniques peut s'avérer raisonnablement dissuasif.
- 4- Les décapotables, c'est bien, les capotes qui restent longtemps pliées, moins bien. Tout cabriolet, toute découvrable, devrait pouvoir compter sur son propriétaire pour lui faire passer la saison rebelle toile tendue. Bizarre ce conseil…? Non, mais surtout destiné à ceux qui disposent d'un hard-top, que l'on a (on aurait…) tendance à mettre en place pour ces sorties de début d'automne, et ensuite, à le conserver monté jusqu'au printemps. Cas typique d'une capote qui reste pliée pendant des mois…
- 5 - Sur cales, mais pour quoi faire…? Une immobilisation de plusieurs années rend indispensable une telle disposition. Pour seulement l'hiver, elle peut être considérée comme moins indispensable. Si, pour le long terme, l'idée est de soulager les suspensions, ce sont les pneumatiques qui peuvent justifier une telle disposition, surtout si ce sont des modèles un peu anciens, un peu rares, un peu chers… (Tourner les roues de temps en temps, bonne parade) Les méplats guettent, et la musique autre que celle de l'autoradio aussi.
- 6 - Prévoir de petites mises en marche du moteur n'est pas inutile. Ce qui suppose qu'il faille faire en sorte que la batterie soit chargée. Si l'électricité est disponible dans le local, pas de souci. De petits dispositifs de maintien en charge peuvent être utilisés. Sinon, une petite recharge régulière ne fera pas de mal. Sans courant sur place, certains n'hésitent pas à démonter la batterie et à la rapporter là où il fait bon et qu'un maintien en charge est commode (à la maison...). Ils n'ont pas tort de se plier à cet exercice pénible et rébarbatif. Quant à la mise en route, l'idéal serait de la mettre en pratique lors d'un moment de météo calme et sec afin de faire faire à la belle une courte promenade. Le tour du quartier, deux ou trois fois, peut suffire. Attention de ne pas confondre anglaise et en glaise, même pour une originaire d'Amérique, d'Allemagne, d'Italie, ou de chez nous, etc. Cette brève séquence de ronronnement, au pire statique, doit être l'occasion de faire fonctionner tout ce qui peut s'animer: phares, avertisseur, clignotants, soufflerie de ventilation et chauffage, essuie-glaces etc. Sans oublier le non électrique, comme les poignées de fenêtres, les serrures, l'ouverture du coffre... Comme pour nos articulations, si l'excès de sollicitation peut s'avérer nocif, l'inaction est encore pire.
Voilà des précautions fondamentales. D'autres, selon les cas, pourront s'ajouter. Dont, par exemple, un ménage très complet (d'où l'intérêt de pouvoir tourner à l'aise autour de la bête) avec un entretien des cuirs s'il y en a, et des autres matériaux avec produits et modes opérationnels adaptés. Bon, on a compris, l'hiver ne peut se confondre avec un abandon, et la douce somnolence est de loin préférable à un profond sommeil. Les anciennes sont comme nos animaux de compagnie, les avoir est un plaisir, mais il faut s'en occuper. Sinon, abonnez-vous à Netflix…