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Oui, un seul. Voici une suggestion qui pourrait encore mieux servir le sens perçu d'une réflexion à l'évidence très pertinente…

L'édito, par Yves Dupré

 

- KELEREPUS, 6 août 2019. Oui, il s'agit effectivement d'un mal typiquement bien de chez nous, que ce talentueux confrère évoque dans un billet* consacré à la dégringolade de l'industrie automobile sur notre sol. A ce sujet, il écrit : "La France a une chance incroyable. Avec les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne, nous restons une puissance automobile … etc." C'est ce mot "chance" qu'il faudrait peut-être changer. Car il n'y a pas la moindre chance à l'origine de la situation effectivement encore fort favorable de ce secteur d'activité. "La France a un mérite incroyable… elle a su devenir une puissance automobile"… ne serait-il pas une formulation préférable…? Car ce n'est pas par un providentiel coup de bol, mais par un long travail, un certain talent et une volonté aboutie que notre industrie a atteint ce statut qui, aujourd'hui, chancelle, au point que la crainte de le voir péricliter n'est plus totalement stupide.

 

Historiquement, l'Hexagone a même été plus loin dans le domaine de l'automobile que certains de nos puissants voisins. Elle fut durant des années, à très injuste titre qualifiées de folles, non seulement créative, mais aussi pionnière au niveau le plus élevé, mondialement, dans l'approche affective, celle du charme et du désir de ce qui ne peut se résumer à un banal moyen de transport. Ses carrossiers ont porté aux nues l'élégance que n'inspiraient ni les mastodontes d'outre Atlantique, ni les robustes et massives créations de nos cousins germains. Au-delà du style (que l'industrie française du luxe prolonge de nos jours), le côté inventif n'a pas davantage été oublié. André Citroën, une sorte d'Elon Musk à la mode de chez nous, et ses équipes héritières, n'ont cessé de jouer l'innovation, tout comme ceux qui, bien plus récemment, ont propulsé le monospace au niveau d'une catégorie à part entière, que pas un constructeur n'a pu ignorer durant près de quatre décennies et qui reste une composante du marché.

 

Hélas, il y a ce mal français en embuscade. Pour l'industrie automobile comme pour d'autres. L'une de ses facettes est à l'évidence cette addiction séculaire, notre "alcoolisme fiscal et des prélèvements". Étayé par les lieux communs que, David Barroux voit juste, colportent tous les bonimenteurs ne cessant de confondre "le grand capital" et le financement des entreprises. L'Etat, qui se mêle de tout (et souvent s'y emmêle), surtout quand il ne faudrait pas, a aussi sa responsabilité, et certains de ses grands commis "d'office" de la même manière. A la charnière des années 1970 et 1980, entre la fiscalité (dont cette légendaire super-vignette sur les "grosses" cylindrées, et un taux de TVA de 33,33% longtemps appliqué à l'automobile) et les penchants protectionnistes de certains dirigeants, comment aurait-on pu imaginer une industrie franche et sereine sur son marché. Cerise sur le gâteau, on ne compte plus les initiatives qui visent à mortifier l'auto et son industrie, avec ces irréductibles tenants du grand remplacement dans les transports. Ont-ils conscience de la facette destructrice de leur oeuvre...? Si oui, il s'agit un meurtre avec préméditation.

 

Il n'y aurait toutefois pas que l'industrie l'automobile à s'être retrouvée prise dans les méandres contradictoires de stratégies fumeuses…? Juste...! N'est-ce pas dans un groupe Thomson nationalisé au début des années 80 que fut déclenché le lancement de la piteuse expérience d'une "Hi-Fi française qui prenait sa source à Moulins",  tandis que que parallèlement, les magnétoscopes d'importation (donc tous), redevance spécifique en bandoulière, étaient bloqués à Poitiers…? N'aurait-on pas les industries que l'on mérite…? Et les gouvernants aussi…? Voilà d'autres thèmes qui seraient propres à générer beaucoup d'autres billets…

 

* Paru dans les "Editos et Analyses" du 6 août  2019 (pour abonnés)

 

* Le groupe PAS fut longtemps dirigé par un ex-chef de cabinet d'un Ministre des Finances ayant eu un destin national. Renault fut jusqu'à une époque récente dirigé par ces "grands commis de l'Etat".  

 

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Tag(s) : #- ACTUS, #- AUTO de MAINTENANT, #- C'est à lire
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