Bonne ou moins bonne nouvelle…? Harley passe au mode, et à la mode, du tout électrique. Mais dans cette transition, valeurs et mélodies se perdent…!
- KELEREPUS, 30 juillet 2019. Pas de doute, nous vivons réellement un changement d'époque. La très célèbre firme américaine Harley Davidson tombe à son tour dans le panurgisme favorable à l'alimentation électrique. Les écolos* vont applaudir, accrochés avec une foi du charbonnier sans doute sincère, parce que les quelques atomes de gaz réchauffeurs de l'atmosphère ainsi économisés vont assurer à notre planète une vie éternelle. Cela devait donc arriver. Harley lance donc une gamme de motos électriques. Avec déjà ce que l'on appellerait un "gros cube", en langage thermique. Pour le prix d'un SUV de milieu de gamme, diesel bien sûr**, le modèle LiveWire offre une accélération instantanée, simplement en tournant la poignée d’accélérateur - sans avoir besoin d’embrayer ou de changer de vitesse, souligne le communiqué du fabricant. Il est équipé du moteur maison baptisé "H.D. Reveletion", marque commerciale déposée par la firme, et dans laquelle les lettres H et D n'évoquent en rien un "hard drive" (disque dur), et pourtant... Car le pilote de l'engin y est évidemment connecté. Cette nouveauté "est le premier d'une vaste gamme de deux-roues électriques conçus pour faire de Harley-Davidson le leader de l'électrification moto." C'est dit. Mais ce spécialiste qui possède sans la moindre contestation possible une science extrême de la moto performante, a néanmoins doté ce beau joujou d'un centre de gravité optimisé, d'un cadre en aluminium rigide et d'éléments de suspension premium réglables, des détails qui lui permettent de revendiquer "un comportement exceptionnel."
Oui mais, pardonnez une presque insolente envie de sourire. La somme rondelette et les atouts techniques évoqués s'accompagnent d'un autre argument bien mis en avant.: une conception optimisée pour une utilisation... urbaine. Tout ça pour ça.? Étonnant, non.? Cela pourtant se comprend et est probablement préférable car, si un SUV anonyme et moyen tel qu'évoqué plus haut peut, avec un seul plein, enchaîner un quasi Paris-Côte d'Azur, la LiveWire n'affiche qu'une autonomie "pouvant atteindre jusqu'à… 158 kilomètres". Admirons la prudence de l'affirmation.! En gros, sur le chemin d'une sympathique escapade, vous allez de Paris à Nogent-le-Rotrou (sans le retour) où, sur la grande place, une excellente Pizzeria-Resto Station vous attend, pas très loin d'un spécialiste de la pièce pour anciennes***. On vous le répète, usage plutôt urbain... A l'impossible, nul n'est tenu.
Mais côté pavillons (auriculaires), pardonnez notre presque insolente grimace. Avec cette moulinette animée aux électrons, belle et racée à souhait, disparaît pourtant l'un des charmes de la famille Harley, le bruit, ou plutôt le son. Hélas, il en va de même pour bien d'autres mécaniques qui prennent la même voie de cet actuel penchant très courant. Le ramage d'un V8, la voix nasillarde d'une Coccinelle ou d'une 2CV, et toutes ces mélodies chantées par des mécaniques sont en passe d'être perdues à tout jamais. Nous en reparlerons. En attendant, que les chasseurs de sons n'oublient surtout pas de capturer et d'archiver ces émouvants plaisirs sonores (pas toujours commodes à reproduire en électroacoustique) pour que dans le futur, ils ne soient pas perdus à tout jamais.
* Qui ne manquent pas de critiquer ouvertement le nucléaire et les éoliennes, tout en déplorant à l'avance le destin potentiellement très polluant des millions de batteries Li-Ion usagées...
** Le modèle LiveWire sera disponible en 2019 dans un réseau de concessionnaires Harley-Davidson sélectionnés aux États-Unis, au Canada, en France et dans la plupart des pays européens où Harley-Davidson exerce ses activités, avec une disponibilité mondiale prévue à la hausse entre 2020 et 2021. Le prix de détail suggéré par le fabricant du LiveWire est de 33.900€ en France.
*** Allusion à une excellente table place du 11 août, avec ambiance "auto" valant le détour, et autre allusion à Dépanoto, très connu des collectionneurs (les responsables des deux établissements se connaissent...)