Pas de nouvel appel à l'interdiction des avertisseurs… Pas encore...? Les statistiques très "colorées" de l'accidentologie de février ne plaident pas pour un optimisme en faveur d'une réelle sécurité.
- DVSM, 2 avril 2019. Les récentes publications et l'usage fait sur les médias sont proches du scandale. Pourquoi…? Parce que, sans des précisions ultra-détaillées, l'attribution de la mortalité, en hausse en février 2019, à la vitesse et aux radars hors service relève de la plus pure contre-vérité. Et la première des conditions serait, dans de telles annonces, de s'appuyer sur une donnée qui, malheureusement, manque à l'appel.
Sans un indice quantitatif de la circulation (a-t-on circulé plus, moins ou autant sur nos routes que durant les périodes utilisées pour les comparaisons), tout chiffre avancé est sans signification. Justement, entre février 2018 et février 2019, il y a eu au moins une énorme différence liée à la météo. En 2018, gros épisode de neige (qui a même contrarié notre visite à Rétromobile, ouvrant ses portes le jour où la poudreuse s'invitait en Ile-de France et dans d'autres régions). Routes fermées, blocages et prudence des automobilistes, des motocyclistes, des cyclistes et des piétons, voilà de quoi entraîner un repli de la circulation (qui avait d'ailleurs aussi affecté des liaisons ferrées).
- Février 2018 - Ça frissonne, ça glisse, ça roule mal, ça bloque... Comme de coutume dans de pareilles circonstances, la circulation dans l'Hexagone va être victime de la météo durant quelques jours... (Photo DVSM-Kelerepus. ©)
Février 2019, Météo France rappelle que "à la faveur de l'ensoleillement exceptionnel, la France a connu un pic de douceur hivernale historique en seconde partie de mois. Du 26 au 28, les maximales ont atteint des valeurs souvent records, dépassant 20 °C sur l'ensemble du pays, soit plus de 10 °C au-dessus des normales". Non sans avoir noté aussi que le pays a observé "des maximales printanières à partir du 14 février". Il y a donc forcément eu des moments de circulation réduite en février 2018, et au contraire, des élans d'utilisation du réseau routier cette année. Où sont les relations à ces variations d'ampleur dans les statistiques et comment en est-il tenu compte…? D'autant plus que, sur une année glissante (même sans verglas) incluant ce mois de février, tous les indicateurs de l'accidentologie sont en régression.
Il est important de souligner ce point essentiel, car les chiffres ainsi communiqués d'une manière hâtive, et non sans bien des arrières pensées, une fois les détails précis oubliés et occultés, servent à alourdir les ponctions et à relancer les tentatives de rendre responsables les avertisseurs de "dangers", ce qui aurait surtout pour effet de piéger les dépassements (dont l'écrasante majorité est faite de très petits dépassements) et donc de ralentir... la recette. Le tout en feignant d'ignorer l'état pitoyable d'un réseau sur lequel la signalisation est trop souvent en mauvais état (ne serait-ce que dissimulée derrière des végétaux non élagués), les chaussées dégradées, les bandes blanches centrales et latérales effacées, les feux tricolores (roulettes russes de la route) partiellement défaillants…
(Info également publiée sur www.dvsm.eu)