Incroyable mais vrai, alors que la clientèle potentielle est non négligeable, cet instrument reste presque inconnu au bataillon des linéaires.
- KELEREPUS, octobre 2018. En matière de raté, en voilà un superbe. Petit retour en arrière. Il y a quelques années (entre 10 et 12), un instrument nouveau fait son apparition. À cause d'une partie de sa conception ressemblant aux mécanismes des imprimantes à jet d'encre (elles-mêmes inspirées des antiques et crépitantes matricielles) on lui colle une dénomination à la limite trompeuse, et à coup sûr très peu évocatrice de sa réelle destination, "imprimante 3D". Laquelle en effet ne définit en rien ces ustensiles capables de confectionner des objets en plastique sans le moindre moule, avec une précision extrême, et une immense facilité d'emploi. Initialement, tout le monde y croit. Dans les salons et événements professionnels (notamment au MedPi), là où se décident les référencements des enseignes, on fourbit les armes, les perspectives se développent. On songe à l'offre de machines, à la vente des consommables (les rouleaux de fil plastique que les machines transformeront, couche par couche, en objet finalisé). Et puis... Et puis plus rien. Ou presque.
Quelques audacieux ont tenté des expériences. Par exemple, lors de l'ouverture du centre commercial Aéroville, collant à la zone de l'aéroport de la capitale de Roissy-CDG, l'hypermarché Auchan a mis en place une Makerbot en démonstration active et une offre de démarrage. Toutefois, reconnaissons que ce genre d'équipement n'est naturellement pas le produit idéal pour les grandes surfaces alimentaires*, surtout dans leur stratégie d'aujourd'hui. Mais dans des canaux touchant les bricoleurs, les modélistes, les collectionneurs, certains artistes, où cet outil aurait pu s'épanouir, la Sœur Anne du façonnage en trois dimensions n'a rien vu venir. Et rien ne change depuis. Ces "imprimantes", qu'il serait peut-être préférable de baptiser "façonneuses 3D", sont accessibles sur le Net, et chez des distributeurs spécialisés, peu connus du grand public. Ailleurs, on circule, il n'y a rien à voir...
Côté médias, ce n'est pas mieux. Alors que ce genre d'outil devrait être presque omniprésent dans les périodiques destinés aux amateurs de trains miniatures, d'automobiles d'époque (reproduire des pièces et accessoires), de bricolage décoration, etc., c'est morne plaine. À quand un comparatif entre 3 ou 5 machines dans Loco-Revue, Gazoline, Super VW Mag, Maisons & Travaux ou autres...? Les quelques sujets réalisés de-ci de-là sont des exceptions qui confirment la règle.
Bien sûr, ce genre de produit demande un peu d'huile de coude, quelques efforts. Il n'entre pas dans le schéma devenu la monotone ritournelle de la distribution, 1, pression sur le fournisseur pour avoir le meilleur prix de cession, 2, mise en rayon de quelques références dont on attend plutôt passivement qu'elles se vendent toutes seules, mêmes armées (?) des signalétiques trop souvent aussi illisibles qu'erronées, etc. De la rotation profitable sans la moindre complication. Le rêve...! Désolé, même dans les loisirs, le commerce, reste une "activité", par opposition à toute passivité...
* Ce qui reste à démontrer. Les hypermarchés traitaient à l'époque de l'argentique des lignes assez spécialisées pour la photo, avec agrandisseurs, produits de développement et de tirage, cuves, etc.