S'il y a un sujet sur lequel les responsables de l'édification européenne ont réussi un zéro pointé absolu, c'est bien sur le ferroviaire. Plus grave qu'on l'imagine. Même pour le modélisme...
- KELEREPUS, septembre 2018.- Côté union européenne, les anniversaires, les commémorations, les souvenirs se cultivent. Mouaisss...! Voilà pourtant déjà 61 ans que le fameux Traité de Rome a été signé. Difficile d'admettre que depuis tout ce temps, l'Europe du rail n'ait pu se construire. Le profane, voyageur à l'occasion, ignore souvent le côté puzzle dont les chemins de fer du Vieux Continent sont aujourd'hui encore tributaires. Ici, les convois roulent à gauche (France, Italie, Belique, UK), là ils circulent à droite (Allemagne, Pays-Bas, Alsace -donc un peu en France-). A chacun sa signalisation et ses propres règles de circulation. Largement électrifiés, les réseaux utilisent tantôt du 1500 volts continu, du 25000 volts alternatif, du 3000 volts continue, du 15000 volts alternatif... Et bien entendu, il résulte de ce patchwork inimaginable des conséquences majeures, comme par exemple la quasi impossibilité de faire évoluer des convois internationaux sur de nombreux pays. Ce qui rend même assez futiles des normalisations européennes qui ont été mises en places (quand même, c'est bien le minimum), au fil des décennies.
A Berlin, vient de s'ouvrir le salon Innotrans 2018, où les discours des officiels et des personnalités se succèdent, tous plus lyriques et optimistes les uns que les autres. Pendant ce temps, le rail est à la peine, et n'accède en rien à ce que les économies d'échelle à la dimension du continent devraient lui apporter. Voilà qui est bien dommageable. Complémentaire (et non concurrent) de l'aérien, un système ferroviaire bien homogène au niveau européen serait, outre ses aspects pratiques, un élément de cohésion entre les citoyens et consommateurs qui, cela s'observe chaque jour, ont de plus en plus de mal à accepter cette Union à laquelle ils auraient pu, grâce à un minimum d'initiatives, devenir irréversiblement attachés. A ce train là...
Et pour le modèle réduit, qu'est-ce que ça change...? Tout. Avec dans chaque pays "son" train, le modéliste boude ce qu'il ne voit pas dans son univers, tout fabricant ne pouvant dès lors que proposer des modèles nationaux. De trop petites séries, des industrialisations qui confinent à l'artisanat, et des firmes qui périclitent. Incidence complémentaire, l'imprégnation européenne d'un système solide donnerait aussi aux chemins de fer réels une présence plus affirmée, tant pour les marchandises (pardon, il paraît qu'il faut dire le... fret...) que pour les trajets courts ou le voyage. Le modélisme (qui part souvent de l'enfance) ne peut que s'appuyer sur un vécu réel. Le train omniprésent dans les années 50 à 70 a donné à des quantités de bambins envie de jouer au... train. Tout s'enchaîne avec tout...
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