Amusants, intéressants, passionnants, les drones sont aussi des objets volants qui ne pouvaient qu'attirer des initiatives réglementaires restrictives…
Les drones à rotors multiples sont dans tous les collimateurs. Si pour de nombreux amateurs, ils sont devenus une part de l'aéromodélisme, pour d'autres un accessoire superbe permettant de faire de la photo ou de la vidéo, voire un instrument pour des loisirs techniques inédits, leurs usages se multiplient. Désagréable, ils deviennent des outils pour que la police traque les automobilistes qui ne sont en infraction. Étonnant, mais sans doute avec des limites, ils pourraient servir à des services de livraisons. Inquiétant : les voilà impliqués dans des opérations commandos, s'introduisant dans des centrales nucléaires et laissant poindre l'angoisse d'une possible utilisation terroriste.
Cela fait beaucoup. Sous tous les horizons, ces objets volants se préparent à être identifiés et suivis. D'autant plus qu'au-delà des grandes lignes évoquées, ils… volent, et que la crainte d'une perturbation involontaire du trafic aérien n'est pas à prendre à la légère.
Outre-Atlantique, c'est la FAA, la puissante fédération américaine de l'aéronautique, qui projette de répertorier des engins (en gros, les immatriculer) et pourquoi pas d'en instaurer un suivi en temps réel. "Avez-vous un transpondeur à bord ?" Des mesures de nature semblables sont à l'étude où quasi adoptées dans de nombreux pays. En France, les "plus de 800 grammes" ne vont pas échapper à des contraintes du même ordre.
Dans ce tumulte auquel il fallait s'attendre, les amateurs ne sont pas rassurés. Ils pourraient bien voir l'usage de leur joujou volant broyé sans réelle distinction entre un petit survol au-dessus du jardin et des actions nettement plus hostiles ou dangereuses. Une infinité de questions peut être imaginée sur ce que pourraient être les inéluctables mesures destinées, il faut le reconnaître, à une sécurité maximale.