Partir le plus souvent possible, "utiliser", dans le sens le plus littéral du verbe, est-ce raisonnable, avec une ancienne ?
Nombreux sont les propriétaires d'anciennes qui, effrayés par une panne toujours possible et quelques risques annexes, hésitent à leur faire prendre l'air à la moindre occasion. Il en va pourtant de même pour les autos de collection et pour les individus : la sédentarité est à l'origine de bien des pathologies. D'ailleurs, ces anciennes ne sont pas rares à ne cumuler pour tout kilométrage que les quelques allers-retours vers une concentration ou un rassemblement, et parfois même rien de plus que celui consenti pour le sempiternel contrôle technique. Au mieux, une petite balade au printemps et pour le reste, garage, garage, garage... Morne destin.
Il faudrait peut-être s'inspirer de l'exemple que donnent les britanniques. Comme le montre cette Lagonda qui, par une fin d'été parfois capricieuse, laisse tranquillement son propriétaire l'alimenter en carburant, au cœur du flot de trop banales contemporaines dans la station-service d'une grande ville de l'Ouest de notre pays. Par un temps moyen, mais bien emmitouflé, le charme l'emporte bien vite sur tout le reste.
Néanmoins, tous ceux qui ont l'occasion de circuler un tant soit peu sur nos routes le savent et ont inévitablement eu l'occasion de constater que nos cousins d'outre-Manche n'ont pas leur pareil pour sillonner nos régions les plus pittoresques sans crainte de se retrouver en carafe. (Certains sont cependant bien organisés, avec l'aide de clubs et même épaulés par des voitures "d'assistance", comprenez des collectionneurs armés de quelques outils, de quelques pièces et que quelque compétence, circulant dans les régions visitées, au cas où). Mais in fine, rien ne vaut l'utilisation quotidienne ou au minimum régulière.