Une exposition marseillaise à ne pas manquer ajoute un atome de célébrité à une gloire de nos rues et routes qui souffle ses 70 bougies et n'en attendait pas tant lors de sa vie active.
Il fut un peu au monde des deux roues motorisés ce que la 2CV était à celui de l'automobile. Sommet de simplicité, économique, fait pour un usage ultra ordinaire, et malgré tout devenu légende, le VéloSoleX*, dit Solex sans qu'aucune confusion ne soit possible avec son cousin le carburateur, n'en finit plus d'inspirer. Bien avant la bicyclette électrique, il soulageait les mollets de ses laborieux utilisateurs, dans le désordre diraient les adeptes des côtes avalées au Lithium-ion. Car si ce dernier dispense d'un pédalage en force quand la pente devient rebelle, le Solex faisait l'inverse. A l'aise sur le plat, il faisait appel à un ami dès la moindre côte.
Longtemps utilisé pour aller à l'usine ou au bureau, ses apparitions nobles et enchanteresses étaient rares. Un feuilleton de 52 épisodes lui avait quand même donné un profil plutôt "loisirs". Pendant plusieurs semaines, à l'heure où la ménagère apportait le potage sur la table familiale (on ne parlait pas encore de "l'access prime Time") un type 2200 véhiculait à l'écran la charmante infirmière Janique Aimée dans un suspens sentimental passionnant la France entière. Ou presque, car en 1963, année de diffusion de ce feuilleton, moins de 25% des ménages français disposaient d'un téléviseur.
Cette bicyclette a inspiré Patrick Andruet (voir ici), artiste peintre, qui exposera à Marseille des tableaux et une œuvre en vidéo mapping (fresque lumineuse) pour fêter avec Mobicity le 70ème anniversaire de ce vélomoteur pas comme les autres (du 11 au 31 mai 2017, Espace Solex au Docks Village, 10 place de la Joliette, à Marseille.
*La mode des capitales (les profanes disent des "majuscules") au milieu des marques commerciales n'est pas si nouvelle et a existé bien avant l'ère du numérique, comme le montre cet exemple datant de plus d'un demi-siècle.