Une fois encore, l'Etat démontre une incapacité à vivre avec son temps.
Chacun peut avoir son avis à propos des restrictions de circulation pour cause de pollution atmosphérique. Sur le processus de diffusion des vignettes, le commentaire qui s'impose ne peut en revanche prendre que la forme d'une interrogation : pourquoi un tel pataquès ? La commande en ligne suivie d'une expédition des vignettes par courrier aboutit à un engorgement monumental. Ce alors que la population est largement dotée d'équipements de communication perfectionnés, qui auraient permis pour la majorité des utilisateurs de véhicules d'être servis en quelques heures. Une vignette imprimable, par exemple, aurait pu être adressée, évitant les frais d'affranchissement, puisque le prix de base de ces macarons est de 3,70 euros. Les 4,18 euros demandés à tous intègrent ces frais de Poste. Pourquoi une telle méthode ? Par crainte des fraudes ? Mais ces fraudes (inévitables, même avec des vignettes expédiées par Poste) n'ont pas incité les compagnies de chemins de fer ou aériennes à transmettre en versions imprimables des billets de TGV ou même des Paris-Tokyo en première classe…
Il serait temps que la haute administration, qui n'hésite pas à imposer les déclarations de revenus en ligne, sonne la fin de la sieste dans laquelle elle est visiblement plongée. Tout cela en attendant que la Cour des Comptes tape sur les doigts des responsables d'ici quelques mois à propos de la méthode, lorsqu'il sera trop tard pour éviter les dégâts. En attendant –c'est le cas de le dire- des vignettes qui mettent parfois 3 bonnes semaines pour arriver, des contrôles multiples vont être effectués envers des véhicules non vignettés, dont les utilisateurs ont pourtant rempli leurs obligations. Encore bravo !